Informations :
- Édition : Pocket
- Parution : 18 mai 2012 (chez Scrineo)
- Nombre de pages : 384 pages
- ISBN : 9782266244510
- Prix : 16,90€ (Broché), 9,99€ (Ebook), 6,95€ (pocket)
- Récompense(s) : Prix des Imaginales 2013, catégorie roman francophone
Résumé :
Trois hommes se réveillent dans les débris d’un chariot accidenté en pleine montagne. Aucun d’eux n’a le moindre souvenir de son nom, de son passé, de la raison pour laquelle il se trouve là, en haillons, dans un pays inconnu. Sur leurs traces, une horde de guerriers, venus de l’autre bout du monde, mettra le royaume à feu et à sang pour les retrouver.
Fugitifs, mis à prix, impitoyablement traqués pour une raison mystérieuse, ils vont devoir survivre dans un monde où règnent la violence, les complots et la magie noire.
Impressions, on ne change pas une recette qui gagne
Le puits des mémoires, tome 1 : La Traque, ou l’histoire d’un récit sobre mais très efficace, propre au style de l’auteur dont j’ai pu avoir un aperçu plus qu’intéressant avec le 1er tome d’Aeternia qui fut une vraie belle surprise. La Traque s’inscrit exactement dans le même univers que la saga Aeternia et démontre que l’auteur veut exploiter au maximum l’univers qu’il a créé. On y retrouve donc les mêmes codes, les mêmes mythologies, sauf que nous allons les découvrir à travers les yeux de trois malheureux qui auront perdu la mémoire. Ils apprennent en même temps que nous les us et coutumes des lieux qu’ils visitent et nous essayons de découvrirent avec eux quel est leur véritable identité. L’idée de la perte de mémoire est souvent utilisée dans nombre de fictions mais la plume incisive de Katz fait qu’on n’a pas vraiment le temps de se poser des questions car l’action est assez présente et les descriptions nous aident à nous installer dans le monde que l’auteur nous propose.
Là où beaucoup d’anciens auteurs Fantasy utilisaient des races différentes, des armées massives et un usage de la magie à grandes louches, Gabriel Katz fait quant à lui partie de cette génération d’auteurs proposant une Fantasy beaucoup plus light, avec très peu de magie ou de races hors du commun (on pense à la Fantasy d’Olivier Gay avec « La main de l’empereur » par exemple). Pas de race donc, mais des personnages d’horizons différents comme on parlerait d’un chinois ou d’un anglais, les grandes armées se transforment en formations d’une centaine d’hommes et la magie est présente, on l’utilise doucement, on l’exploite dans un schéma précis de description des genres. Il n’y a pas de manichéisme non plus. Pas de bon, pas de vrais méchants (les woltaniens pourraient endosser ce rôle, mais de leur point de vue, ils sont des victimes), pas de grand méchant des ténèbres, mais avec toujours en fond des allusions au monde des démons de l’autre côté du miroir, thème bien plus exploité dans Aeternia.
Mais essayons de mettre le doigt sur les points positifs et négatif de ce récit qui a, il faut le souligner, gagné le prix des Imaginales 2013.
« Le soldat est comme un chien : lorsque son maître est tranquille, rien ne peut entamer son moral. Mais quand les cadres tremblent, les vétérans eux-mêmes claquent des dents à l’unisson. »
Ce que j’ai aimé
- La préface de l’auteur. Je pense que l’auteur a raison de démystifier la vision que peuvent avoir les personnes lambda par rapport aux rôlistes ou à la Fantasy en général. La Fantasy est un genre qui a marqué, et marque encore, des générations d’auteurs, de cinéastes, de musiciens,… et des personnes lambda. Et les rôlistes sont des personnes aussi normales que le commun des mortels (certains plus que d’autres me souffle-t-on à l’oreillette).
- La description de l’environnement. Gabriel arrive à nous plonger dans son univers en décrivant avec précision les lieux qu’il imagine sans nous perdre.
- Nous apprenons le monde à travers les yeux des protagonistes et enquêtons en même temps qu’eux sur leur identité.
- La mise en valeur de l’histoire et de certains contextes par l’apparitions de petits personnages joyeusement sacrifiés ou enrichis sur l’autel de la compréhension. Ils n’ont aucune incidence directe sur l’histoire, mais permettent de mieux cerner certains aspects de l’environnement et de l’intrigue. Une bonne façon de parfois couper la narration principale.
- Les mentions comme le « culte d’Ochin » ou les arènes de Morgoth qui nous rappellent que « Le puits des mémoires » et « Aeternia » ou les autres livres que Gabriel a écrit s’inscrivent dans un univers à part entière, bien pensé et logique.
- Quelques moments hilarants (cfr. les feuilles aromatiques ou le final du capitaine mercenaire) comme tragiques (l’homme mangé vivant par le chien nécromant, seul véritable « méchant dans cette histoire finalement,…). L’auteur sait jouer avec les émotions du lecteur.
- Un récit où l’on bouge beaucoup. Peu de temps morts. On change de vie et de métier comme on change de ville pour essayer de survivre.
- L’efficacité du pitch et une simplicité qui fait du bien. De la light Fantasy accessible accessible au plus grand nombre.
Ce que j’aurai aimé, ce qui m’a dérangé
- L’accroche aux personnages ne fut pas aussi forte que lors de ma lecture d’Aeternia. Là où le bourru champion d’arènes Leth Marek et le jeune prêtre Varian ou encore le « Danseur » Desmeon m’avaient fait grosse impression, ici seul Nils le lanceur de couteau m’a vraiment plu.
- Le manque d’épique. Il y a bien une bataille dans le livre mais on est loin des champs des guerre épiques que peuvent nous livrer un David Gemmell par exemple (remember « Légende« ). Les fans de ce genre auront un goût de trop peu.
- Comme dans Aeternia Tome 1, des personnages manquent à l’appel et on ne sait pas vraiment ce qu’ils sont devenus. Ici je pense à Oranie ou au général Vérès après son entrevue avec le fils de la Lune. Peut-être y aura-t-il des éléments de réponse dans les autres tomes.
- Je parlais de la simplicité du pitch et son efficacité. Mais cette réflexion est à double tranchant. Certains penseront que ce livre est un passe-partout et ne propose pas de la grande ou de la véritable Fantasy. Le livre n’a pas cette prétention et si vous préférez des récits épiques, cette histoire (ou en tout cas le tome 1, les tomes suivants seront peut-être d’un autre acabit) vous laissera peut-être un goût de trop peu. Mais il conviendra à une majorité de lecteurs qui souhaitent entrer dans le genre Fantasy de manière légère.
- Un point négatif qui n’en n’est pas vraiment un, c’est plus une demande de ma part, c’est l’apparition d’une carte. En effet, comme tous les récits de Fantasy se situent dans un seul et même univers, il aurait été sympa d’avoir une carte pour se retrouver en fonction des histoires (surtout qu’ici, on voyage beaucoup et on a aucun point de repère visuel). Certains aiment l’absence de cartes, pas moi.
Conclusion
Dans ce livre nous retrouvons les ingrédients qui avaient fait d’Aeternia une très bonne lecture. Un pitch simple mais efficace, une écriture qui joue avec les émotions, des surprises qui sillonnent votre lecture, bref, vous ne vous ennuierez pas avec un livre de Gabriel Katz sous la main. Ou alors, c’est que vous vous attendiez à quelque chose de plus épique et là, vous risquez de rester sur votre faim. Mais attention, ce n’est que le 1er tome et les suivants promettent une fameuse épopée pour nos trois protagonistes amnésiques. Entre rire et suspens, entre cruauté et franche amitié, laissez vous tenter par ce 1er tome, ne serait-ce que pour découvrir la Fantasy de manière modérée, et si vous êtes un connaisseur du genre, cette lecture saura vous distraire sans prise de tête.
Note
8/10
Si vous avez apprécié cette critique (ou pas), n’hésitez pas à commenter. Si vous l’avez déjà lu ou si vous avez des questions spécifiques au récit, laissez une trace de votre passage 🙂
D’autres avis d’experts, c’est par ici –> Les mots de Mahault, Aelinel, les Fantasy d’Amanda, Elhyandra, Boudicca, Lutin82, Blackwolf, Célinedanaé, L’Ours inculte,…
Du même auteur :
Je suis vraiment sur la même longueur d’onde que toi. Il faut aussi prendre consceince qu’au bout de quelques années de lecture de fantasy, certains personnages, tournures ou autres deviennent plus ou moins familiers, et il est difficile de nous surprendre.
Belle critique.
J’aimeAimé par 3 personnes
Je savais qu’on était fait pour s’entendre 😀 lol. Oui c’est vrai qu’il manque ce truc, ce petit déclic qui fait la différence. Chose que j’ai eu à la toute fin d’Aeternia et qui m’avait vraiment pris au dépourvu. Ici, pas vraiment.
Merci ^^
J’aimeAimé par 1 personne
C’est vrai qu’il est très classique dans ce qu’il propose, mais se lit très bien ! j’ai vu que pour pas mal de lecteurs c’était un coup de coeur, par contre dans mon cas on en est assez loin à cause du manque de surprise justement
J’aimeAimé par 1 personne
Oui exactement comme tu le soulignes. C’est un bon livre, mais il n’est pas transcendant. Après, je crois que tout le bien qui en a découlé c’était parce qu’ils s’agissait de l’un des premiers livres de Katz et qu’il dénotait un peu de ce qui se faisait, le public commençant seulement à s’intéresser de plus en plus aux genres de l’imaginaire (mais je peux me tromper). De la Fantasy tout public qui fonctionne.
J’aimeAimé par 1 personne
J’ai bien aimé Aeternia et j’ai hâte de découvrir d’autres romans de Katz. Ça tombe bien, j’ai les trois tomes du Puits des mémoires dans ma PAL, et beaucoup disent que cette trilogie est meilleure que Aeternia 😉
J’aimeAimé par 1 personne
Perso j’ai préféré Aeternia à Puits des mémoires (je compare ici les 2 tomes 1), mais il paraît que le tome 2 du puits des m. est très bon. À voir !
J’aimeAimé par 1 personne
C’est bien possible ! En tout cas je note ton avis, ça pourrait m’éviter d’être déçue à m’attendre à un récit encore meilleur que ce qu’il n’est.
J’aimeAimé par 1 personne
Il faudra que je lise des romans de Gabriel Katz, ça a l’air intéressant !
Merci pour ta chronique qui me donne une idée de sa plume 🙂 .
J’aimeAimé par 1 personne
Merci à toi ^^ oui je crois qu’il faut lire au moins un Katz si on s’intéresse de près ou de loin à la Fantasy francophone.
J’aimeAimé par 1 personne
Effectivement, et moi je m’intéresse de très près à la Fantasy francophone ! 🙂
J’aimeAimé par 1 personne
Bizarrement quand on me parle de perte de mémoire je fuis dans l’autre sens xD je n’en peux plus de ce procédé narratif.
Et pourtant j’ai adoré Aeternia du coup j’hésite toujours à lire ce roman. Ta chronique est sans conteste une croix supplémentaire dans la colonne « pour ».
J’aimeAimé par 1 personne
Oui comme tu dis ce procédé narratif est assez courant. Mais la touche d’humour de Katz fait passer le tout assez facilement. Perso, j’ai quand même préféré Aeternia pour ses personnages plus profonds.
Haha merci 🙂
J’aimeAimé par 1 personne
Merci pour le lien! Oui, moi aussi! Je veux une carte et je l’ai même réclamé à l’auteur lors d’une rencontre!
J’aimeAimé par 1 personne
Disons que c’est une fantasy légère qui se lit facilement pour poser le cerveau et surtout pour rigoler, merci de me rappeler le passage des feuilles aromatiques ^^ et encore t’as pas tout vu, le passage de la vérité sur Karib est à mourir de rire dans le T2
J’aimeAimé par 1 personne