Avis Lecture : Aeternia, tome 1 : La Marche du Prophète (Gabriel Katz)

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Résumé :

Leth Marek, champion d’arènes, se retire invaincu, au sommet de sa gloire. Il a quarante ans, une belle fortune et deux jeunes fils qu’il connaît à peine. C’est à Kyrenia, la plus grande cité du monde, qu’il a choisi de les élever, loin de la violence de sa terre natale. Lorsqu’il croise la route d’un culte itinérant, une étrange religion menée par un homme qui se dit prophète, l’ancien champion ignore que son voyage va basculer dans le chaos.
Dans le panier de crabes de la Cité mère qui prêche la Grande Déesse, où les puissants du Temple s’entredévorent, une guerre ouverte va éclater entre deux cultes, réveillant les instincts les plus noirs. La hache de Leth Marek va de nouveau tremper dans le sang…

Auteur, une tête chauve débordante d’idées

Gabriel Katz est auteur de romans jeunesses ou fantasy, auteur et scénariste de BD.
Il a écrit « dans l’ombre » plus de 30 livres signés par des auteurs bien connus du grand public.
Passionné de fantastique, de jeux et d »univers virtuels, il s’est lancé sous son propre nom en fantasy avec la série « Le Puits des Mémoires » qui a obtenu le prix Imaginales 2013 du meilleur roman francophone.
Il a aussi écrit « La Maîtresse de guerre » (2012) et la série « Aeternia » dont le premier tome, « La Marche du prophète », a été publié en 2015.

Acquisition du livre, quand le hasard fait bien les choses

Acquérir un livre fait aussi partie du processus d’évasion, donnera à votre lecture une autre dimension en fonction de comment vous l’avez acheté, reçu,… Dans ce cas présent, j’ai rencontré Gabriel Katz aux Halliennales 2016. Une personne très sympathique et très accessible, bourrée d’humour et cachant un sérieux très professionnel. Caractéristiques que l’on retrouvent dans son oeuvre, parsemée d’humour mais contenant un thème très mature et proposant une écriture habile et propre. De belles dédicaces avec de beaux dessins viennent compléter un livre très plaisant et complètent une promesse de lecture plus qu’intéressante.
Seul bémol au tableau, lorsque j’avais envoyé mes critiques de ce livre et du Puits des Mémoires Tome 1, l’auteur n’a pas jugé bon de me répondre. Un oubli ? Peut-être. Quelque chose dans ma critique qui ne lui avait pas plus ? J’en doute. Mais cela ne me freinera pas dans ma conquête de l’univers de l’auteur français.

Titre, couverture et quatrième de couverture, quand Scrineo maîtrise son produit

Lorsque Scrineo fait appel au talent d’Aurélien Police, cela nous donne une couverture qui fait tout de suite mouche de par sa qualité visuelle et stylistique. Les dégradés de couleur et le jeu des nuances attirent directement l’œil du lecteur curieux et lui envoient un signal très clair : lit-moi ! Rajoutez à cela un format entre le broché traditionnel et le livre de poche, dans un genre que normalement vous aimerez (cad l’imaginaire), vous ne pouvez être que conquis.
Le titre et l’illustration ne donnent pas vraiment d’info sur le contenu, si ce n’est qu’il y aura du mystère. La quatrième de couverture nous présente un résumé alléchant où les complots, la religion et la BAGUARRE !!! (Hum hum….) vont rythmer notre voyage.
La couverture Pocket est attirante à sa manière, mais je n’en suis pas fan car l’illustration ne respecte pas les codes physiques de Leth Marek.

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Mes impressions, de l’efficacité et une fin violente

J’ai rarement été aussi frustré en refermant un livre. La fin de ce tome 1 avait un grand but, nous donner envie de lire la suite, ce que Gabriel Katz a réussi avec brio. Vous me direz d’un air circonspect : « Ben oui, le but d’une fin d’un tome 1 c’est de donner envie de lire le tome 2, con…rd ». Ahem. Oui, en effet, c’est l’effet généralement désiré pour de nombreux tomes 1, mais ils ne réussissent pas toujours. Ici, Gabriel Katz a planté une telle fin, si inattendue, si improbable, qu’on ne demande qu’à tenir dans ses mains le tome 2 pour savoir quelles en sont les répercussions et comment tout cela va finir.

Nous suivons Leth Marek, champion de l’arène de Morgoth invaincu, dans une aventure somme toute classique mais aux rouages beaucoup plus complexes qu’il n’y paraît. La religion est omniprésente et les complots font la part belle aux scènes de bataille qui, finalement, ne sont pas si présentent que cela.

Au menu, manipulations et leur concassé de trahison sur lit de guerre de religion, avec son émulsion de spiritualité et son petit panier de questions sur les croyances et d’incrédulité. Un plat qui donne envie, et qui nous est bien servi par l’auteur et sa plume comme une sauce indispensable apportant un point final à la réalisation de ce récit.

Un très bon moment si l’histoire est prise comme telle. Pas de prise de tête, des hauts et des petits bas utilisés par moment avec facilité. Nous ne sommes pas dans de la « Grande littérature » et on s’en fout. Katz a cette faculté de nous servir un récit direct et efficace, permettant une lecture simple et rapide, avec une fluidité maîtrisée. Les amateurs de Fantasy apprécieront, même si les plus expérimentés du genre en sortiront peut-être avec un goût de trop peu. Du « Gemmell like » comme dirait Alfaric sur Babelio, alors que l’auteur avoue ne jamais avoir lu le maître de l’Heroic Fantasy.

Les personnages, une salade mixte de stéréotypes et d’originalité

Leth Marek est un pur produit stéréotypé du vieux gladiateur fatigué de sa vie de sang, ayant côtoyé trop souvent la mort et désirant racheter sa vie de combat contre une existence plus tranquille avec l’idée d’élever des enfants qu’il n’a jamais vu. Et bien sûr, rien ne se passe comme prévu. Il y rencontre une prêtresse du culte d’Ochin qui va bouleverser sa vie (en bien ou en mal, à vous de le découvrir, mais cette rencontre est capitale). Toujours en rapport avec le culte d’Ochin, nous suivrons à travers les yeux de l’ancien gladiateur sa connivence, pas toujours évidente, avec le mercenaire connu sous le nom de « Danseur », Desmeon, véritable bouffée d’air frais et d’humour au milieu d’une situation désespérée.

L’autre personnage à suivre à la première personne est Varian, un bonhomme jeune et désireux de dédier sa vie au culte de la Grande Déesse. Son histoire, ses découvertes et ses réflexions pour se tirer d’un pétrin qui le dépasse sont autant d’atouts qui en font peut-être LE personnage à suivre de ce livre, alors que l’accent est surtout porté sur Leth Marek.

Plusieurs autres personnages viennent agrémenter le récit de leur présence et apportent un réel plus au déroulement de l’histoire. Nous regretterons que pour certains leur utilité ait été abrégée dans des circonstances parfois malheureuses. Je vous laisse les découvrir pour vous en faire une opinion qui, ma foi je l’espère pour vous, ne manquera pas d’assaisonnement.

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Ce que j’ai aimé

Avant tout, nous démarrons le voyage vers des aventures trépidantes avec la couverture d’Aurélien Police. Et le pitch présenté en résumé nous promet du sang, de la sueur, des intrigues, tout ça, tout ça. L’on sait que lorsque nous ouvrirons le livre pour lire les premières pages, il faudra prendre position, faire des choix, se mettre à la place des personnages dans leur quête de survie. Et tout l’intérêt d’une histoire se trouve là, dans la capacité de l’auteur à nous immerger dans son Monde pour vivre avec ses personnages les aventures et les dangers auxquels ils seront confrontés.

Le style de l’auteur, percutant et direct, style que l’on retrouve également dans les Puits des Mémoires. Comme je l’ai dit, il est efficace dans sa manière de narrer son récit et ne perd pas de temps en fioritures. Ses descriptions sont simples et très imagées et l’on se surprend à s’imaginer en train de se promener à tour de rôle dans les ruelles de la capitale ou dans le camp des adorateurs du culte d’Ochin.

L’évolution des personnages, de leur statut, de leurs prises de positions face à des situations dangereuses ou tout simplement par rapport à leurs réflexions intérieures.
Les personnages en eux-mêmes, Desmeon et Varian étant vraiment ,en plus d’être des personnages clés, les plus travaillés et les plus « attachants » du lot. Les autres possèdent également une psychologie bien travaillée et une histoire intéressante. Même la mort de certains d’entre eux sert l’histoire de belle manière et peut parfois apporter son lot d’émotions car l’on pense à l’injustice de certaines situations. La mort des personnages justement, Gabriel Katz n’hésite pas et certains décès sont violents, sans gloire, et sont décrits avec force détails de tripes et de sang chaud.

Il y a des combats à différents niveaux, un combat de culte (la Déesse contre le culte d’Ochin), de guerriers (gladiateurs, assassins, Rédempteurs,…) et politique (la mort d’un Grand prêtre, l’autre Grand prêtre Ismaen qui complote et lève une petite armée de fanatiques et souhaite devenir patriarche à la place du patriarche,…). Bref, on joue sur différents tableaux et à la fin du livre, on ouvre une nouvelle porte à une probable nouvelle menace, la cité des démons d’Aeternia d’où le livre tire son titre.

Les derniers chapitres sont étonnants. Des retournements de situations qui m’ont fait bondir tellement elles étaient inattendues. Il y a des promesses qui nous sont faites pour le tome 2 et il sera forcément attendu au tournant.

Ce que j’aurai aimé, ce qui m’a dérangé

Tout au long du récit, mais surtout dans le premier tiers du livre, on fait trop souvent mention du fait que le héros, Leth Marek, est le champion d’arènes de Morgoth. Comme s’il n’y avait que ça d’important alors que non. Je trouve que cette idée surexploitée a pris le dessus sur le développement plus approfondit du héros. Mais bon, ce n’est que mon point de vue et cela ne devrait en soi freiner personne dans son avancée.

Une remarque pas forcément utile mais qui me fait penser que le livre aurait pu être un poil plus court. Ce sont des petits passages, parfois pas nécessaires, qui auraient pu traiter des sujets plus intéressants comme le mythe de la cité Aeternia par exemple.

Un point soulevé par d’autres critiques, c’est la familiarité dans certains dialogues avec ses expressions actuelles qui n’ont pas grand chose à faire dans une oeuvre aux allures médiévales (beau gosse par exemple, …). Il y avait un décalage à ce niveau. Encore une fois, cela ne choquera pas certains lecteurs car dans une histoire imaginaire dans un cadre inventé de toute pièce, l’on peut se permettre ce genre de fantaisie mais personnellement, je n’y ai pas adhéré.

Contrairement au Puits des Mémoires où les principaux protagonistes découvrent petit à petit le Monde dans lequel ils pataugent à cause de leur perte de mémoire, dans Aeternia les protagonistes n’ont pas besoin, ou peu, d’explications sur l’univers qui les entoure. Ce qui est normal en somme mais pour le lecteur qui ne connaît pas, il se voit frustré de ne pas connaître ou ne pas en apprendre plus sur l’univers pondu par l’auteur. Certains s’en moquent et le récit se lit sans forcément plus de détails. J’aurai souhaité quelques lignes ou pages de plus sur l’Histoire ou sur l’essence des cultes,… et une carte du Monde pour situer les personnages dans leur contexte n’aurait pas été un luxe. Mais encore une fois, l’on s’en sort facilement sans tout ça.

Conclusion

Malgré quelques petits points négatifs qui n’entravent en rien le bon déroulement du voyage, j’ai pris beaucoup de plaisir. Du Gemmell like (sans les monstres et peu de magie), des morts, du sang, des personnages bien travaillés et attachants, on sent qu’en coulisse cela va bientôt exploser du côté des prêtres, une fin des plus inattendues, une histoire bien ficelée et permettant à ceux qui ne sont pas coutumier de ce genre à entrer de plein pieds dans la Fantasy light. Ce livre s’inscrit dans la lignée des récits Fantasy où la magie est peu présente, les monstres et les races à la Tolkien sont inexistants, le tout pour toucher un public plus large. Et ça marche.

En bref, ce livre fut une vraie belle surprise et j’ai hâte d’attaquer le tome 2 qui est désormais attendu au tournant.

Note

8,75/10

Si vous avez apprécié cette critique (ou pas), n’hésitez pas à commenter. Si vous l’avez déjà lu ou si vous avez des questions spécifiques au récit, laissez une trace de votre passage 🙂

D’autres avis d’experts, c’est par ici –> Elhyandra, les Fantasy d’Amanda, Ombre Bones, Albédo, le Bibliocosme, Blog-O-livre, Au pays des caves de trolls, l’Ours Inculte, Aelinel, Ma Lecturothèque, Charmant Petit Monstre,…

Du même auteur :

17 réflexions au sujet de « Avis Lecture : Aeternia, tome 1 : La Marche du Prophète (Gabriel Katz) »

  1. J’ai bien aimé ce diptyque (surtout pour le personnage de Desmeon, il faut l’avouer ^^). Je te rejoins sur la plupart des points négatifs (le vocabulaire ne m’a pas trop dérangé) mais ça reste un bon divertissement avec des personnages sympas et une intrigue qui tient la route 🙂

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  2. Un mot: Desmeon ♥ Voilà haha.
    Blague à part, j’ai passé un excellent moment avec ce diptyque et je trouve que les gens sont chiants à tout comparer 🙂 Je n’ai pas lu Gemmel donc voilà mais ce n’est pas parce qu’il est plus connu que tout le monde s’en inspire forcément. Ceci dit, quand j’ai refermé le tome 1 nous étions samedi soir et lundi férié suivait, j’ai dû attendre une éternitéééééé pour commander le tome 2 en librairie et enfin le lire. J’ai hâte de lire ta chronique sur la suite et d’en discuter avec toi ^_^ En tout cas quand j’ai lu la fin du 1 j’ai mindfuck totalement, on n’a plus l’habitude des auteurs qui osent !

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    1. Quoi ? Tu insinues que je suis chiant à comparer ce livre avec les oeuvres de Gemmell ??? :-O :-O Hiiiinnn!!!!
      Ah mon humble avis, je ne vais lire le tome 2 tout de suite vu que j’ai publié la chronique du Tome 1 maintenant, j’aime bien quand du temps passe et que je me replonge quelques mois (ou années lol) dans un univers qui m’a plu ^^ je suis totalement d’accord avec toi sur la fin, j’ai rarement ressenti une telle émotion, une telle surprise, un tel choque, c’est comme tu veux, mais tout ça pour dire que c’était un coup de génie.

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  3. J’ai beaucoup aimé ce diptyque même si j’ai préféré la trilogie du Puits des mémoires. Mais, à l’époque j’avais le premier tome alors même que le second n’était pas sorti… L’attente! Moi aussi, j’adore la couverture d’Aurélien Police, elle rend bien dans ma bibliothèque (#lafillequiaimelesjoliescouvertures).

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    1. J’ai lu le tome 1 du Puits des mémoires et j’ai quand même une préférence pour le T1 d’Aeternia, plus brute, plus d’actions mais certes peut-être un peu moins fin dans sa conception. J’ai les tomes 2 des deux histoires et je dois encore m’y mettre mais j’ai tellement d’autres livres à livre et de nouvelles saga à débuter 😥 so much to read, so little time 😥 Oh mais je suis tout à fait d’accord avec toi, les belles couvertures (celles de scrineo sont juste….han…..bave…….pardon) donnent si bien dans une belle bibliothèque ❤

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