Avis Lecture : La main de l’empereur, tome 1 (Olivier Gay)

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Informations :

  • Édition : Bragelonne
  • Parution : 2016
  • Nombre de pages : 375 pages
  • ISBN : 9791028101091

Résumé :

Rekk n’a pas eu une enfance facile. Fils bâtard d’un gladiateur et d’une femme mariée, élevé par des prostituées, il est sauvé par son habileté à l’épée. Il se fait à son tour une place dans l’arène et en devient bientôt le champion. Mais Rekk doit poursuivre ailleurs un destin écrit en lettres de sang : l’Empereur en personne l’envoie rejoindre l’armée qui mène en son nom une guerre éprouvante contre les tribus koushites. En compagnie d’hommes démunis et amers, dans l’enfer de la jungle où le danger est partout, Rekk va devenir le bras armé de l’Empereur grâce à ses talents redoutables. Lorsque l’on suscite l’admiration autant que la crainte et la haine, savoir se battre ne suffit pas toujours, et la frontière est ténue entre le héros et le monstre. Qu’arrivera-t-il à Rekk quand sa légende lui échappera ?

Auteur, caméléon de la littérature francophone

« Olivier Gay est un écrivain français de roman policier, de fantasy et fantastique, pour les adultes et pour la jeunesse.
Autrefois consultant en stratégie marketing à Paris, il vit désormais de sa plume dans le Sud.
Après avoir vécu à Nantes, puis passé un an aux États-Unis, il revient à Paris et écume les soirées avec le Vodka Club. C’est cette période de sa vie qui lui inspire le personnage de Fritz dans son roman  »Les Talons hauts rapprochent les filles du ciel » publié en 2012 et ayant reçu le premier prix au festival de Beaune.
Son premier roman de fantasy, « Le Boucher » (2012) est nommé au Prix Révélations Futuriales.
Sa série jeunesse, « Le Noir est ma couleur » (2014-2016) est accueillie avec enthousiasme par la critique et remporte le prix Sélection Histoires de romans 2014 ainsi que le Prix Chimères, décerné par les collégiens et lycéens.
Olivier Gay est également auteur de plusieurs adaptations et novélisations. »

Acquisition du livre, encore une rencontre Trolls&Légendes

Ce fut lors de ma venue à Trolls&Légendes 2017 que je rencontrais pour la première fois Olivier Gay. Arrivant en Belgique avec une certaine réputation et un diptyque nommé « Les Épées de Glace » en Fantasy que les critiques vantaient avec force les qualités, j’ai remarqué qu’il débarquait avec un nouveau bébé intitulé « La Main de l’Empereur », un nouveau diptyque, préquelle des Épées de glace. Vraiment attiré par la couverture de son dernier né, il me le dédicaça et nous bavardâmes quelques minutes. Un homme très gentil, très ouvert et très humble face au succès qu’il rencontre. Plutôt actif sur les réseaux sociaux, il prit une part non négligeable dans le mouvement #payetonauteur pour le droit des écrivains à être payé contre service rendu lors du Salon du livre Paris (vous pouvez retrouver l’article ICI). Je regrette de ne pas avoir eu l’opportunité de l’interviewer lors de son passage à Bruxelles mais ce n’est que partie remise, et maintenant j’ai hâte de le revoir pour me procurer le tome 2 !

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Titre, couverture et quatrième de couverture, d’une grande qualité mais pas que…

Tout d’abord, il faut féliciter l’illustratrice Magali Villeneuve pour cette superbe image de couverture. Les jeux de lumières sont impressionnants et l’armure en jette tout comme le décor alentour. Après, je ne sais pas s’il s’agit de la même Magali Villeneuve qui a écrit « La Dernière Terre » (j’en parle dans mon dernier article) et qui design des cartes Magic et autres…

Concernant la couverture en elle-même, l’on retrouve Rekk, le personnage principal, dans une sorte d’arène à l’abandon au milieu de la jungle. Cette scène n’a jamais eu lieu dans le livre. Mais l’illustration est (très probablement) un clin d’œil à l’oeuvre littéraire en elle-même, une partie de l’histoire se situant dans une arène de gladiateur et l’autre partie dans la jungle koushite. Le mixe des deux donne au tout une impression sauvage, une chaleur (omniprésente dans le livre) qui inonde un lieu sans âme (lieu où Rekk a commencé à perdre la sienne). Plusieurs clins d’œil vis-à-vis de l’histoire en une seule illustration, original et kiffant.

Le titre peut se lire de deux manières. Rekk, surnommé le Boucher, sera petit à petit le bras armé de l’Empereur dans sa guerre contre les Koushites, il sera un peu la Main de l’Empereur qui frappe l’ennemi. Ou bien l’on peut comprendre de façon imagée que la Main de l’Empereur est si grande qu’elle manipule tout et tout le monde, y compris notre héros comme sur un jeu d’échec grandeur nature. Un choix intelligent et judicieux.

La quatrième de couverture me laisse perplexe. Elle en dit trop à mon goût. Celui qui a lu les Épées de Glace doit voir cela d’un bon œil, car le livre retrace la vie d’un héros qu’il a déjà côtoyé. Le néophyte se rendra compte que beaucoup de choses sont déjà dévoilées rien que dans ce résumé et perd alors la notion de surprise, il se demande alors juste « dans quel contexte le héros va-t-il passer la prochaine étape que l’on connaît déjà et par quels moyens ? » mais heureusement, le récit est si bien écrit que chaque chapitre a son importance et l’on oublie bien vite la quatrième de couverture et ce qu’elle disait pour s’immerger complètement dans l’histoire de Rekk.

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Mes impressions, un confirmation très positive

Avant de lire l’histoire, j’avais forcément des attentes relativement élevées suites aux nombreuses bonnes critiques que l’on retrouvait sur Babelio, Livraddict et Booknode. Cette attente a été comblée par une écriture maîtrisée, un récit haletant et des péripéties sans temps mort. Une histoire de Fantasy épique qui réunit tous les ingrédients nécessaires pour passer un excellent moment de lecture.

Bon déjà, j’ai battu mon record personnel de lecture à savoir quatre jours pour terminer ce livre, choses suffisamment rare pour être soulignée (le précédent record remontait au Roi des Fauves d’Aurélie Wellenstein en cinq jours). J’ai eu beaucoup de mal à lâcher ce livre et si cette phrase peut paraître clichée, dans mon cas elle prend tout son sens. Profitant de deux jours de repos suivi d’un weekend chargé, je prenais le moindre moment de pause pour me jeter sur le livre et continuer l’histoire que me proposait l’auteur.

J’ai pu observer différents mélanges dans ce récit et c’était purement jouissif. On peut facilement s’imaginer que l’auteur s’est inspiré de la bataille de Teutobourg (cette bataille où les romains perdirent trois légions entières dans une embuscade forestière par une coalition des tribus germaniques, d’où la célèbre phrase « Varus, rend-moi mes légions ! »), du film « Centurion » (sortit en 2010 réalisé par Neil Marshall et avec M. Fassbender en tête d’affiche), du « Légende » de Gemmell et du « Les Héros » de Joe Abercrombie. C’est déjà vraiment pas mal sur le papier. Rajoutez à cela un soupçon de la série « Spartacus, le sang des gladiateurs » (créée par Steven S. DeKnight en 2010) et un zeste du film « Zoulous » (réalisé par Cyril R. Endfield et sorti en 1964, merci internet pour la date et le réal) et vous obtenez une histoire totalement WTF.

Des soldats romains contre des tribus zoulous dans une région où le réchauffement climatique est un doux euphémisme, un univers Fantasy solide et cohérent, le tout porté par une écriture de bonne qualité, WHAT ELSE ?

Je pourrais passer une bonne heure à vous parler du livre mais ma chronique est déjà bien assez longue comme ça, donc restons concis au possible.

En somme, le récit se découpe en trois parties –> l’Arène, la Jungle et la Danse. La première se concentre particulièrement sur l’enfance de Rekk, notre héros. La seconde sur son arrivée sur le front et la troisième partie sur la guerre qu’il mène face à l’ennemi et face à sa propre réputation.

Voilà. Vous voulez plus de détails ? Je ne vais quand même pas tout vous spoiler. Lisez le livre !

Les personnages, Rekk, pour le meilleur et pour le pire

Rekk, ce héros. Son enfance est des plus délicates. Ayant pour parents un gladiateur et une femme mariée à un marchand influent, il ne va découvrir la vérité beaucoup plus tard. Le petit Rekk grandit au milieu des prostituées et des gladiateurs et tente de faire son trou dans la fange du Monde. Il est vraiment intéressant de voir l’évolution du personnage avec ce parallèle entre sa gloire et son âme. Au plus il grimpe les échelons dans la hiérarchie sociale, au plus il devient dépourvu de sentiments. Heureusement, il a un regain grâce à l’intervention de…à un moment clé du récit. C’est un très bon personnage. En plus de son évolution, il a cette transparence qui nous permet de nous identifier à lui et de ressentir sa détresse ou sa culpabilité lorsque les temps sont durs pour lui.

L’Empereur est le personnage le plus important en termes de rang, mais reste relativement discret dans son intervention. C’est lui qui tire les ficelles d’un jeu bien sanglant.

Autour du héros Rekk gravite tout un tas de personnages avec leur importance à des moments bien précis de sa vie. Il y a Shar-Tan, son gladiateur de père que j’ai trouvé vraiment bon (surtout lorsque la situation dans l’arène devient très compliquée pour lui et son fils), le marchand et mari de la mère de Rekk nommé Aurélius qui aurait pu faire un antagoniste bien plus profond tant il avait du potentiel, Krylla la mère adoptive et Irina sa mère biologique, M’Bao le roi des Koushites,… et on pourrait continuer comme cela pendant un moment en citant notamment les soldats comme Atragus, soldat vétéran et héros de l’arrière-garde ou encore Kraken le guide impérial dans la jungle, ou même A’vas le meilleur pisteur d’une tribu koushite en passant par Evar le légat. Une belle panoplie s’ouvre devant nos yeux et chaque personnage, à sa façon, porte sur ses épaules une importance capitale pour la suite. J’ai également beaucoup aimé le fait que l’auteur prenne le temps de décrire chaque personnage comme il le fait pour le groupe d’hommes que Rekk doit prendre en charge dans sa nouvelle légion. À contrario, il ne le fait pas pour le groupe d’élite monté par Kraken pour leurs attaques éclairs contre les villages koushites, petit manque de cohérence à ce niveau même si je me doute bien que l’on ne peut pas décrire tout le monde dans un seul texte de moins de 400 pages. Je regrette également la disparition de certains personnages qui ont pourtant partagés des moments importants dans le développement de Rekk (par exemple Lépidus ou encore Adamas et même Kraken une fois le banquet terminé,…).

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Ce que j’ai aimé

Généralement, qu’est-ce qui fait un bon livre ? La couverture, l’écriture et l’histoire. Ces trois aspects sont d’une grande qualité avec « La Main de l’Empereur » et l’on peut parler de coup de cœur de ce premier trimestre 2018. Il a des défauts, bien sûr, mais rien de bien méchant.

La couverture de Magali Villeneuve ? Top !

L’écriture ? Fluide, maîtrisée, ça se lit rapidement et les descriptions permettent une immersion totale dans l’univers proposé par l’auteur (par exemple dans la jungle, la chaleur est omniprésente, et l’auteur arrive pratiquement à nous faire ressentir cette touffeur environnante). Top !

Le récit en lui-même ? Le découpage en trois segments permet une lecture distincte de chaque période de la vie de Rekk, de son évolution après un moment particulier qui le rendra différent le segment d’après. Les détails sont importants et permettent une lecture fluide et compréhensible du worldbuilding instauré par l’auteur comme la hiérarchie de commandement des troupes impériales ou les différents clans koushites et leurs interactions. Top !

Chaque chapitre, parfois même chaque page, apporte son lot de nouveautés. L’on est obligé de suivre de manière concise pour savoir comment on en est arrivé là. Une forte émotion se dégage également, ce besoin urgent de connaître la suite, cette tension instillée avec précision par l’auteur comme lors de la première de Rekk dans l’arène par exemple. Il en va de même avec les personnages, chacun ayant son importance pour le bon déroulement et la bonne compréhension du récit. Ils sont une vraie force de par leur psychologie et de par leur diversité. Pas mal de surprises également concernant le rôle de chacun et les actions qu’ils entreprennent au fil des pages. Soulignons également la présence des femmes et de leurs rôles actifs car, dans ce qui semble être un livre rempli de testostérone, il est bon de pointer leur importance. Top !

Ah oui, et il y a beaucoup de BAGARRE !!! Des tripes ! Du sang à profusion ! Aaaahhh !!! Hum, hum, pardonnez-moi. Top !

Ce que j’aurai aimé, ce qui m’a dérangé

L’Empereur tout d’abord. Je m’attendais à un rôle plus actif, plus de pages le concernant, avec des explications sur sa vie, son passé, son arrivée au pouvoir, ses détracteurs,… mais l’on reste relativement sobre dans sa description finalement. Et puis, je le trouve trop proche du commun des mortels. Un Empereur est généralement au-dessus des autres et le montre pour asseoir son autorité sur tous. Ici, il fonctionne de connivence avec Rekk comme un ami ou un comploteur, besogne que l’on pourrait déléguer à un personnage moins important dans la hiérarchie (exemple : Richelieu comme ministre principal du Roi de France).

La vie de la gladiature, trop peu mise en avant. L’on se base surtout sur l’une ou l’autre pérégrination de Rekk, de ses entraînements avec Shar-Tan et de sa gloire devenue trop brillante à Musheim lorsqu’il devient adulte. Et la vie sur place ? La vie avec les autres gladiateurs ? Bref, c’est quelque chose que j’aurai aimé connaître et j’estime que l’auteur brosse trop large entre deux périodes (surtout au début).

Des personnages qui n’apparaissent plus alors qu’ils ont passé des moments forts avec Rekk (Lépidus, Adamas, Malonius le fils du Duc de Camerlan, Kraken,…). Je sais que l’histoire se concentre principalement sur Rekk et que s’il ne croise pas l’un des personnages, on ne va pas les citer. On connaît aussi ce qui est arrivé à Malonius par exemple mais on ignore s’il participe à la défense du siège de la ville de Vesirya. L’une ou l’autre ligne les concernant n’auraient pas été de trop pour connaître leur sort.

Bon, clairement, je chipote et vous ne partagerez peut-être pas mes opinions sur les points négatifs, mais je le répète, aucun inconvénient cité n’entrave une lecture somme toute passionnante. 

Points neutres, interrogations

Quid d’une carte du Monde ? Elle n’est pas nécessaire mais comme pour les livres de Gabriel Katz qui inscrit ses récits dans un univers inventé et bien précis, peut-être que certains souhaiteront se repérer vu que l’on change pas mal de lieux au cours de l’histoire. Moi, j’aime bien les cartes, et je serai curieux de voir à quel point la jungle koushite est imposante.

La non présence de magie ou de monstres quelconques. Un choix assumé de l’auteur et qui confirme cette tendance actuelle à écrire de la Fantasy sans trace de magie, de race tolkinienne ou de monstres mythologiques. Devrait-il y en avoir ? Pour ma part je suis pro-bestioles imaginaires, pro-magie (mais pas trop) et je pense que cela n’aurait pas fait tâche dans ce récit mais il se complète très bien sans toutes ces fantaisies.

Conclusion

Quand vous tenez entre les mains une histoire où l’on peut s’imaginer des Romains menés par un ancien gladiateur combattre des Zoulous dans la jungle, le cerveau frétille face à une telle originalité. En plus il y a des manigances politiques, des histoires de vengeances, des histoires de fesses… Non c’est vraiment très divertissant et chaque chapitre est important pour la suite. Bien entendu, le livre possède certains défauts mais ils ne pèsent vraiment pas lourd dans la balance. L’on tient entre les mains un vrai bon livre de Fantasy pour adulte. Ici pas de magie, pas de bébêtes, mais du sang, des combats, le choc de cultures, des personnages complets et convaincants, un généreux mixe entre « Légende » de Gemmell et « Les Héros » de Joe Abercrombie à la française. Merci Rekk le Magnifique, Rekk le Boucher, Rekk le Danseur Rouge pour tes aventures et merci à Olivier Gay pour nous avoir pondu une si belle histoire. Vivement le tome 2.

Note

9,25/10

Si vous avez apprécié cette critique (ou pas), n’hésitez pas à commenter. Si vous l’avez déjà lu ou si vous avez des questions spécifiques au récit, laissez une trace de votre passage 🙂

D’autres avis d’experts, c’est par ici –> Le Bibliocosme, Dans la Biblio de Koko, Célindanaé, Les pages qui tournent, Ombrebones, Littevasion,…

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18 réflexions au sujet de « Avis Lecture : La main de l’empereur, tome 1 (Olivier Gay) »

  1. Aux Trolls et légendes avec les copines on lui a pris l’intégrale des Epées de glace et c’était excellent, je sais bien que beaucoup de choses ne seront pas des surprises dans la Main de l’empereur mais tant pis il écrit trop bien ^^

    Aimé par 1 personne

    1. Pour ma part, c’est clair que d’avoir lu ce premier tome, ça m’a clairement envie de lire le tome 2 et les Épées de glace. Après, comme ce dernier a été écrit avant La Main de l’Empereur, je ne sais pas si l’écriture sera (sensiblement) différente.
      Au prochain Trolls&Légendes, si j’ai la chance d’y aller, il faudrait se faire rdv entre Blogueurs sur place ^^

      Aimé par 1 personne

      1. Oui et les Imaginales t’y vas c’est mon prochain presque sûr 😅 sauf problème
        Effectivement je lis dans l’ordre de parution, il a écrit la Main car les fans réclamaient d’en savoir plus sur Rekk alors que l’éditeur disait qu’un perso aussi violent ne plairait jamais 😏 on a bien rigolé

        Aimé par 1 personne

      2. Les Imaginales ça dépend mon budget (faut loger sur place machin tout ça, et le risque de (nombreux) achats sur place,…), faut voir.
        Mais lol, un héros comme ça, ça change du gamin en mode parcours initiatique ou au prince charmant qui tue le dragon sans verser une goutte de sang. Et ça fait du bien !

        Aimé par 1 personne

  2. Wow, ta critique est archi complète !!!
    Même si j’ai vraiment beaucoup aimé ce titre, il est vrai que certains protagonistes ayant croisé le chemin de Rekk disparaissent vite et que la vie de gladiateur aurait pu être un peu plus approfondis. 🙂 Peut-être que certains protagonistes reviendront sur le devant de la scène par la suite.

    Aimé par 1 personne

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