Interview Auteur (5) — Bertrand Crapez

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Voilà, je pose ça là… Merci Bertrand ❤

Cinquième interview d’auteur sur le Blog ! Après avoir proposé principalement des auteurs belges (Frédéric Livyns, Manon E. d’Ombremont, Geoffrey Claustriaux et Delphine Schmitz), voici venir le jeu des questions/réponses avec un auteur français publié aux éditions Zinédi pour sa saga « L’Héritier du roi Arthur » ainsi que chez la maison d’édition belge Livr’S Éditions pour son livre « 1,2,3,…Zombies !« , j’ai nommé l’atypique Bertrand Crapez.

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La photo ci-dessus vous laisse entrevoir le personnage. Tantôt avec de longs cheveux, tantôt sans barbe, tantôt crâne rasé, l’homme ne sait pas rester en place (pilositairement parlant). Les yeux vaseux car il était légèrement malade, il n’en restait pas moins fringuant lorsque je l’accueillis pour boire une bière au bar des Halliennales avant de le soumettre à l’exercice si particulier de l’interview (mais sans les frites 😥 ).

Fort de son expérience de professeur de français et de son passé de musicien, l’homme n’a pas tremblé face aux questions posées, épreuve où il a su répondre avec humour, sincérité et caractère, comme en atteste ses choix de bières. C’est suite à une agréable rencontre qu’est née l’interview, sans langue de bois, que le Blog poste ici pour vous. En espérant que vous découvrirez Monsieur Bertrand Crapez, si ce n’est déjà fait, et que cela vous donne l’envie de découvrir son oeuvre 😉

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  • Peux-tu te présenter brièvement pour les lecteurs qui ne te connaîtraient pas et dans quel genre littéraire t’inscris-tu ?

Bonjour ! Alors, au tout départ je suis auteur d’Heroic Fantasy (arthurienne) et je suis également auteur de Post-Apo chez Livr’S Éditions, une maison d’éditions belge ! 

  • Tu as créées, à la base, la série arthurienne pour ton fils. Aujourd’hui, tu en es à 3 tomes, qu’en pense-t-il ?

(Petit rire) Il aime beaucoup ! Je ne pensais pas que cela prendrais une telle ampleur. C’est devenue une histoire bien plus complexe qu’elle ne l’était au départ. Mais il a grandit avec et il en est ravi. 

  • Y a-t-il un genre littéraire que tu n’oseras jamais tenter ? Pourquoi ?

Oui, alors cela paraît évident, c’est le roman d’amour. Les vrais romans d’amour, le sentimental, je suis nul, archi-nul. Ma femme me l’a déjà dit et m’a fait promettre de ne jamais écrire dans ce genre-là donc promis, je ne le ferai pas.

 

  • Les zombies ont du mal à percer dans nos contrées même s’il y a pas mal de tentatives, pourquoi à ton avis ?

Cela dépend en fait. Donc au départ, c’est un genre de niche comme on appelle. Il y a quand même le succès mondial « The Walking Dead », mais c’est sur le support BD ou série. Il y a également les films ou le cinéma. En littérature c’est plus compliqué parce que souvent il s’agit d’un public qui veut du « facile », du « rapide ». C’est pour ça que mes zombies sont écrits sous forme de nouvelles, rapides, comme une série télé en fait. Mais cela fait peur à beaucoup de personnes parce que c’est considéré comme trop « sale ». Hors, le zombie peut faire passer plein de messages : politiques, sociaux, on peut dénoncer des problèmes très sérieux mais avec humour. 

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  • Qu’est-ce qui t’a poussé à vouloir éditer tes écrits ?

(Nouveau petit rire) Un peu d’orgueil déjà. Comme beaucoup de personnes, pour savoir si on est « capable de ». C’est important de se lancer. J’ai été musicien pendant longtemps et je me souviens de ma première fois sur scène, j’ai dû faire un solo et j’étais mort de trouille, mais après j’ai compris pourquoi je voulais recommencer. Parce qu’il s’agit d’une sensation incroyable. 

  • Pourquoi avoir envoyé ton manuscrit à une ME belge alors que les françaises sont nombreuses dans le domaine de l’Imaginaire ?

Très bonne question ! Parce que déjà, j’ai reçu plusieurs lettres de refus comme de nombreux auteurs. Ensuite je connaissais la maison d’éditions Livr’S, je l’ai vu grandir, et ils sont près de chez moi aussi. Je suis du Nord de la France, donc forcément je me sentais déjà plus proche de cette maison d’éditions qu’une autre qui serait basée à Marseille par exemple. 

  • En tant que prof de Français, as-tu utilisé ton expérience personnelle pour donner cours ou conseiller tes élèves ?

Oui, tout à fait. Alors pas pour les zombies, là j’évite. Par contre, pour la Fantasy, mes élèves savent que je suis auteur et cela m’arrange parce qu’ils me prennent plus en sérieux lorsque je les mets en phase d’écriture. En Français il faut beaucoup faire écrire les enfants et ils me croient, ils me font confiance (forte conviction dans la voix). Et d’ailleurs il y a plein de gamins qui écrivent. Il ne faut pas croire qu’ils passent tous leurs journées devant Internet ou autre. Il y en a qui écrivent, beaucoup, et ils viennent me présenter ce qu’ils ont produit en me demandant de regarder, et je suis content car cela montre qu’ils me font confiance. 

  • Quels étaient les œuvres ou les auteurs t’ayant le plus inspiré et pourquoi ?

Tolkien. Forcément lui. Même avant que j’écrive c’est quelqu’un qui m’a toujours impressionné par son érudition. Par contre, ceux qui m’ont donné envie d’écrire ce sont plus des cinéastes en fait, ou des scénaristes tout simplement. Et en auteur, Jules Verne était mon grand amour d’enfance. 

  • Ton cadre d’écriture idéal ?

C’est toujours la même chose. Je m’en fous du cadre d’écriture. Je veux mon ordinateur, mon clavier avec de grosses touches rétro-éclairées que je peux massacrer. Ah oui et un casque aussi. 

  • Le moment qui t’as le plus ému dans ta carrière d’auteur ? Le moment le plus embarrassant ?

(Rire mi démoniaque mi sarcastique) Une très bonne question ! Des moments émouvants j’ai dû en connaître pas mal, comme lorsque des gamins découvrent que vous écrivez et tout ça. En fait, j’ai pas de moment précis comme ça qui ressort plus qu’un autre. Par contre, le moment gênant, ça devait être la toute première fois où je me suis pointé à un salon. Je n’avais rien. J’étais un véritable Noob. Mais quand je dis rien, je n’avais même pas une nappe ou un support bouquin. Je pensais qu’on me procurait tout en fait et on ne m’avait rien dit à part de me placer à tel endroit. Et heureusement, il y a un auteur qui m’a pris sous son aile, Patrick Bert qui est devenu un super copain, qui m’a dit « prend un papier et un stylo, je vais t’expliquer tout ce dont tu dois te procurer pour la prochaine fois ». J’ai fais une liste de course et grâce à lui, je savais ce dont j’avais besoin pour la suite. Mais c’était gênant parce que, pendant deux jours, j’étais à poil devant tout le monde, je n’avais rien. Donc voilà.

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  • Qu’est-ce qui te fascine dans l’univers de la littérature de l’imaginaire, pourquoi est-ce un genre mal-aimé selon toi ?

Je ne sais pas si c’est un genre mal-aimé. Les gens ont du mal à reconnaître qu’ils aiment la Fantasy ou le Post-Apo, mais pourtant ils en regardent beaucoup. Il suffit de regarder Star Wars, c’est de la Fantasy spatiale, le Seigneur des Anneaux, Walking Dead, tout ce qu’on veut. Cela apporte beaucoup de choses, c’est un regard sur notre monde actuel. Ça c’est évident. Ça nous fait réfléchir mais sans donner la leçon aux gens. On n’écrit pas des bouquins sérieux et chiants, on écrit des bouquins amusants, mais qui font passer des messages, qui ont un vrai fond. C’est ça l’imaginaire (Passion dans la voix). On imagine, tout en gardant les pieds sur terre. Et c’est ça qui est fascinant. On bosse sur l’Humain, mais de manière plus décontractée. Voilà. 

  • Quels sont tes projets littéraires dans les semaines, mois qui viennent ?

(Enthousiaste) Haha ! Là, je viens de signer un nouveau bouquin chez Livr’S Éditions, c’est une très bonne chose mais c’est la maison d’édition qui en parlera en premier (Bouuhh ! Cris du public). J’ai travaillé sur la BD avec un illustrateur, Lou Ardan, pour l’Héritier du roi Arthur, donc ce sera un gros truc. Après, j’ai toujours dans mes cartons un prequel de l’Héritier du roi Arthur qui se passera plusieurs siècles avant, parce que ça m’a fait mal au cœur d’arrêter la trilogie. J’ai bien dû finir vu que c’était la fin de l’histoire, par contre je voulais retourner chez les Nains, les Fées, les Centaures, je voulais que ça gueule, que ça boive de la bière, que ça chahute, que ça rigole, que ça vive des aventures et voilà, je voulais y retourner. 

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  • Si tu ne devais sauver qu’une seule œuvre littéraire de l’Imaginaire, ce serait laquelle ? Pourquoi ?

J’ai déjà répondu une fois à cette question et ma réponse reste la même : aucune. Si je me retrouve sur une île déserte avec un seul bouquin, je vais devenir fou. À force de le lire et de le relire, je vais finir par le détester alors que c’est un livre à la base que je suis censé adorer. Donc je ferais comme dans Fahrenheit 451 de Ray Bradbury, je crois que je ferais un gros effort pour me remémorer tous les livres que j’ai lus et je me les re raconterais. À voix haute ou n’importe mais je me les repasserais dans la tête tous les bouquins que j’ai lus. 

  • Tu étais également chroniqueur de série TV, est-ce toujours le cas ? Pourquoi ? Pourquoi les séries télé et pas les films ou les livres ?

Alors déjà, pourquoi je ne travaille plus sur ce Blog, c’est tout simplement parce que je n’ai plus le temps. J’étais ravi d’écrire des papiers thématiques sur les séries, mais chaque papier me demandait de connaître entre vingt et trente séries, donc c’était un gros taffe. Pourquoi les séries ? Parce que j’ai commencé en étant scénariste de scénariste de série. J’ai travaillé sur deux projets associés à TF1 et Canal +, qui sont montés très hauts mais qui ont fini par échouer, mais c’était pas grave parce que j’avais gardé un goût très fort pour les séries. Actuellement, je trouve que les meilleurs scénarios se trouvent dans les séries plus que dans les films. Donc voilà, je suis un sériefile fou ! 

  • Comment essaies-tu de convaincre une personne d’acheter ton livre en salon ? Quels arguments utilises-tu ?

Je n’ai pas envie de donner d’arguments ou d’essayer de convaincre les personnes. Moi, je dis « Bonjour ! », je suis content de parler aux gens, je leur explique juste mon objectif, les faire rire, les faire rêver. Après ils regardent et puis c’est tout. On est pas des camelots à vendre notre camelote, non, non et non. Quand je me pointe à un salon du livre en tant que lecteur, j’aime bien m’imprégner de l’ambiance. Je ne suis pas là pour embêter les gens. Ils me parlent, ça les intéresse, tant mieux. S’ils ne veulent pas ou que ça ne les intéresse pas, ce n’est pas grave. Voilà. 

  • Que penses-tu de la SFFF « Made in Belgium » ?

Beaucoup de bien (éclats de rire) ! Le « Made in Belgium » pour moi c’est le cinéma où je me suis beaucoup intéressé dans les 80/90, ce n’était pas de la SFFF à l’époque mais quand même, quand on voit un Poelvoorde pour moi, ben c’est ça qui m’intéresse. Ce type, on pourrait très bien le voir dans un film de SF, de Fantasy, de zombies et tout. Vous avez des acteurs et des réalisateurs fous. Ce n’est pas pour rien que le Surréalisme est belge. Votre pays avait déjà, en germe, un imaginaire universelle qui me bluffe. 

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  • Quel salon préfères-tu et pourquoi ? Lequel tu souhaiterais absolument faire ?

Alors, affectivement, mon coup de cœur vraiment, c’est Atrebatia à Arras pour plein de raisons. C’est magnifique et les organisateurs sont des personnes chaleureuses et carrées. Ensuite, celui que j’aimerai faire à tout prix, je ne sais pas, peut-être Bologne ou Francfort. 

  • Quel conseil souhaites-tu donner aux jeunes auteurs en herbe qui souhaitent se lancer dans l’aventure de l’écriture et de l’édition ?

D’abord, de savoir s’ils sont prêts à sacrifier plusieurs années de leur vie, qu’ils ne se disent pas qu’en quinze jours, ça y est, ils sont devenus des auteurs ou pas. Non, c’est un processus très long. Et surtout, n’écouter aucun conseil avant longtemps. C’est-à-dire qu’il ne faut pas commencer à demander à chaque fois que l’on écrit une page « Hey, qu’est-ce que t’en penses ? », non, non et non. Il faut croire en soi, il faut y aller, il faut faire preuve de beaucoup d’humilité et en même temps de beaucoup d’orgueil, parce qu’il faut croire en soi et en même il faut pas croire qu’on est devenu un génie parce qu’on a écrit une page. 

  • Frites belges ou françaises ? Quelle sauce ?

(Rire franc) Haha ! Frites belges ! Avec double cuisson ! Pour la sauce, quand j’étais jeune c’était piccalilli, et aujourd’hui je suis passé à la provençale. 

  • Ta bière belge préférée ?

Aaahh m…de, il y en a plein. J’allais dire la Kwak mais c’est un peu trop facile. Je vais dire la Maredsous. 

  • Une devise ?

C’est l’occasion qui fait le larron. En fait, il faut jamais hésiter à saisir sa chance. La chance, elle se créée. Faut pas attendre qu’on vienne vous chercher et qu’on vous dise quoi faire, popopo, c’est de la connerie tout ça. Il faut se dire que si on y va pas, c’est pas le destin qui viendra à moi. Dès qu’on voit une ouverture possible, une réussite professionnelle, je sais pas, n’importe quoi, enfin j’ai pas dit de braquer une banque non plus, mais dans mon boulot, si on reste le cul assis sur sa chaise on ne peut pas avancer, la chaise n’a pas de roulette donc c’est à vous de vous lever et d’y aller. 

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  • Où peut-on te retrouver prochainement en dédicace ?

À la FLB (Foire du Livre de Bruxelles) en février, aux Imaginales, à Trolls&Légendes, bref, à une foule d’endroits. 

  • Une différence entre le public littéraire belge et français ?

(Petit rire sarcastique) Bah franchement, un truc tout con, je préfère de très loin la Foire de Bruxelles au Salon de Paris, et j’ai fait les deux. J’ai grandit avec la Belgique, près de la frontière, à Quiévrain, et il y avait plein de belges dans ma famille, ce qui fait que je ne sais pas faire la différence entre les français et les belges. Pour moi, on est tous du Hainaut, on est tous Wallons, c’est un mélange. 

  • Un dernier mot pour les lecteurs ?

¡ No pasarán ! (Cri des républicains espagnols – Vous ne passerez pas)

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Si vous avez apprécié cet article (ou pas), n’hésitez pas à commenter. Si vous avez déjà lu des œuvres de l’auteur, partagez vos impressions !

À très bientôt pour une nouvelle interview Imaginafrite !

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