Avis Lecture : La Première loi, tome 1 : Premier sang (Joe Abercrombie)

Informations :

  • Édition : Bragelonne/J’ai Lu
  • Parution : 2009 (aux Editions Gollancz)
  • Nombre de pages :  entre 570 et 720 pages en fonction de l’édition
  • ISBN : Dépend de l’édition
  • Prix : Dépend de l’édition

Résumé :

Logen Neuf-Doigts, le barbare le plus redouté du Nord, a finalement vu sa chance tourner : son dernier combat risque bien d’être celui de trop. Jeune, séduisant et passablement égoïste, le capitaine Jezal dan Luthar n’a rien de plus dangereux en tête qu’arnaquer ses amis aux cartes, s’enivrer et remporter le tournoi annuel d’escrime. L’Inquisiteur Glotka, tortionnaire accompli, ne rêve que de voir l’arrogant capitaine tomber entre ses mains.

Lui ou un autre… car Glotka déteste tout le monde à parts égales. Et Bayaz, vieillard irascible, est peut-être le Premier des Mages, peut-être un imposteur, mais très certainement la source des ennuis qui s’apprêtent à accabler Logen, Jezal et Glokta. Alors que de funestes complots se trament et que des querelles millénaires remontent à la surface, la ligne qui sépare les héros des traîtres est plus tranchante que le fil d’une épée.

« Plus on apprend, plus on se rend compte de l’étendue de son ignorance. »

Mon avis :

La Dark Fantasy, les livres issus de ce sous-genre littéraire me plaisent particulièrement, et « La Première loi » ne fait pas exception (quoiqu’on pourrait parler ici de Grimdark). Car dans la Dark Fantasy, rien n’est lisse, c’est craspec comme pas possible et il y a pratiquement toujours une bonne dose de BAGUAAARRE !!! … Pardon… Je disais donc qu’il y a toujours son lot d’actions et d’intrigues pour maintenir les sens du lecteur en éveil.

Nous suivrons plusieurs protagonistes lors de cette histoire : Logen Neuf-Doigts, barbare nordique pouvant communiquer avec les esprits ; l’inquisiteur Glotka, autrefois colonel mais capturé et torturé au point ne plus savoir se mouvoir normalement et autres joyeusetés, c’est maintenant lui qui torture les autres pour le compte de l’Inquisition ; Maître Bayaz, homme intelligent, peut-être trop, qui se dit Premier Mage mais dont personne ne peut attester de la véracité de ses dires ; Jezal, capitaine prétentieux vivant dans un certain luxe grâce aux parents mais il devra prouver sa valeur aux yeux de tous surtout de celle dont il tombe amoureux ; Ferro, une ancienne esclave qui lutte pour sa survie dans le Sud et veut à tout prix éliminer ses tortionnaires. Bref, du beau monde en perspective. Et toute cette petite troupe va vivre des aventures, d’abord seuls, puis ils auront des interactions, puis formeront parfois des groupes, pour ensuite être réunis. Aventures, actions, BAGUA… Hem… moments d’héroïsme ou de traitrise, intrigues et ficelles tirées dans l’ombre, menaces grandissantes dans le lointain qu’on ne prend d’abord pas au sérieux mais qu’on devine terrible prochainement… Bref, autant vous dire qu’on n’a pas forcément le temps de s’ennuyer.

« Un coeur brisé finit par guérir. Des dents cassées, jamais. »

Ayant déjà lu « Les Héros » qui fut un véritable coup de cœur, j’avais déjà gouté au style de l’auteur et à sa maestria de gestion d’intrigues à embranchements et d’épopées guerrières. Il est vrai que « La Première loi » jette les bases d’un monde bien plus vaste dont « Les Héros » font partie et j’ai eu l’occasion de retrouver plusieurs personnages comme Bayaz justement, ou encore Bremer Dan Gorst et autre Dow le Sombre dans leurs débuts, les pages où tout a commencé pour eux sans qu’ils ne soient des personnages principaux mais qui auront leur importance malgré tout. Donc imaginez, tous les personnages dans le paragraphe précédent, et rajoutez à cela de nombreux autres personnages secondaires comme cité plus haut, ça en fait une tripotée de gars à retenir. Mais l’avantage quand on lit de l’Abercrombie, c’est que ses personnages sont si atypiques, si bien décrits et si différents dans leur style visuel que caractériel que l’on ne peut pas ne pas se souvenir des personnages. J’ai particulièrement apprécié les personnages de Glotka et Logen Neuf-Doigts tandis que l’on ressent une antipathie certaine pour Jezal mais on le comprend malgré nous dans ses actes et réflexions (surtout après avoir rencontré l’Amour avec un grand A).

Après, 700 pages, c’est très long pour un lecteur lent comme moi. Le style me plaît énormément (typiquement le style d’écriture qui plaît ou non, mais généralement il n’y a pas d’entre-deux), les personnages sont dingues et les intrigues sont nombreuses, mais sur 700 pages autant vous dire qu’il y en avait beaucoup. Le background semble immense et on a l’impression qu’avec ce pavé on a à peine effleuré la surface du monde présenté par l’auteur. Il y a tellement de personnages et d’intrigues que l’on se demande vers où tout cela nous mène, une impression de trop plein. Heureusement, le style détaché et plein d’humour noir de l’auteur nous aide à alléger cette soupe très épaisse. On part dans le nord, le sud, le centre, il y a des barbares, des magiciens, des bestioles magiques, on mène l’enquête, et il faut se préparer pour le championnat, et vas-y qu’on doit torturer untel pour savoir telle info pour découvrir le cerveau de telle activité criminelle, et re vas-y que je fuis dans le désert pour échapper aux méchants, et il y a des menaces à tous les coins de rues… bref, beaucoup d’informations, et on sent que ce n’est pas fini. Là où « Les Héros » se cantonnait à un seul lieu mais avec de nombreux personnages, ce premier tome va dans tous les sens. Est-ce un mal ? Pas vraiment quand on aime les intrigues et le style proposés par l’auteur. Mais clairement cela peut en rebuter certains. Mais il faut tout de même un peu s’accrocher pour ne pas perdre le fil de tel ou tel arc narratif.

Quand nous fermons le livre, l’on sait que des choses terribles vont arriver et que la guerre n’est sans doute pas très loin. Un parfum d’aventure se dégage des dernières pages et l’envie d’attaquer le second tome est plus prononcée que jamais. Une entrée en matière très intéressante de la part de Joe Abercrombie dont on rappelle qu’il s’agit là d’un premier roman.

Voyons ensemble les points positifs et négatifs de ce premier livre de Joe Abercrombie :

« Mes ennemis m’appellent Neuf-Doigts le Sanguinaire. Leur nombre augmente alors que celui de mes amis diminue. Le sang appelle le sang. Ce surnom me suit partout comme mon ombre, et comme elle, je ne pourrai m’en défaire. Je n’en serai jamais délivré. Je l’ai bien cherché, l’ai gagné et mérité. Telle est ma punition.« 

Les + :

  • Joe Abercrombie excelle dans la création de personnages complexes et nuancés. Les protagonistes, tels que le barbare Logen Neuf-Doigts, l’inquisiteur Sand dan Glokta, et le « noble » Jezal dan Luthar, sont mémorables et évolutifs. Les personnages secondaires ne sont pas en reste. Mais Glotka est, je trouve, la véritable valeur ajoutée à ce premier tome.
  • L’auteur, dont la plume incisive m’aura encore séduit, propose une narration multi-perspectives qui permet aux lecteurs de voir l’intrigue sous différents angles sous forme de grande toile. Cela donne une impression de monde riche et d’une aventure épique.
  • L’auteur remet en question les notions traditionnelles de bien et de mal, créant un monde complexe où les personnages ne sont ni tout à fait bons ni tout à fait mauvais. Vive le gris (même si c’est dark).
  • L’univers de Joe Abercrombie est sombre et brutal. La violence est crue et sans fioritures, ce qui renforce l’immersion du lecteur. Des intrigues, de la violence à gogo, un background convainquant et sombre, mais que demande le peuple, enfin ?

Les – :

  • C’est assez long. Ne m’en déplaise car il y a beaucoup à lire et à découvrir, mais étant très lent à la lecture, cela a renforcé mon idée sur le fait que je préférais les histoires un peu plus courtes ^^
  • En raison de la narration multi-perspectives et des nombreux personnages, l’intrigue peut être complexe à suivre pour certains lecteurs. On peut parfois se perdre dans les histoires et l’on cherche parfois désespérément leurs liens.
  • Un livre à ne pas mettre entre les mains d’un dépressif.
« Il est interdit de rentrer en contact avec l’Au-delà
(Première Loi) »

Conclusion

« Premier sang », premier tome de la trilogie « La Première Loi », offre une expérience de fantasy sombre, complexe et immersive. Joe Abercrombie se distingue par sa capacité à créer des personnages profonds et nuancés qui évoluent au fil de l’intrigue. Cette caractérisation riche, combinée à une narration multi-perspectives, permet aux lecteurs de voir l’histoire sous différents angles, ajoutant ainsi de la profondeur à l’univers et de faire, par la même occasion, une entrée fracassante dans le monde pourtant surchargée de la Fantasy littéraire. L’auteur remet habilement en question les notions traditionnelles de bien et de mal. Son univers est réaliste et brutal, dépourvu des éléments de magie (ou très peu) et de merveilleux habituels, ce qui contribue à créer une atmosphère unique. Cependant, il est important de noter que le livre peut ne pas convenir à tous les lecteurs en raison de son ambiance sombre, de son langage vulgaire et de ses personnages moralement ambigus. Ce premier tome pose les bases d’une intrigue captivante, mais sa complexité narrative peut nécessiter une attention particulière de la part des lecteurs. Dans l’ensemble, « Premier sang » est une introduction puissante dans l’univers créé par Joe Abercrombie, et un exemple impressionnant de la manière dont ce dernier repense les conventions du genre Fantasy. Pour ceux qui cherchent de l’Imaginaire non conventionnelle, profonde et provocante, ce livre est un très bon début (mais pas le meilleur, logique sans doute pour un premier livre publié). Au lieu de nous repomper toujours les mêmes choses au cinéma, un scénariste serait bien inspiré d’adapter cet univers au grand écran. Quoiqu’un format en série animée adulte serait tout aussi bon aux vues de la diversité des personnages et de leurs traits physiques atypiques. Je veux une adaptation en règle de cet univers ! Bref, j’ai aimé. Je recommande 🙂

Note

9/10  

Si vous avez apprécié cette critique (ou pas), n’hésitez pas à commenter. Si vous l’avez déjà lu ou si vous avez des questions spécifiques au récit, laissez une trace de votre passage 🙂

Articles du même auteur ou en lien avec l’univers :

D’autres avis d’experts, c’est par ici –> Lianne, BlackWolf, Nanet, Tachan, Gilag

9 réflexions au sujet de « Avis Lecture : La Première loi, tome 1 : Premier sang (Joe Abercrombie) »

  1. J’ai lu ton avis pour voir si mon amour de cette série était partagé par d’autres. Je suis complètement d’accord avec tes arguments surtout en ce qui concerne la longueur et les différents points de vue des personnages.
    Ce qui est sur, c’est que la suite en vaut la peine et qu’il ne faut pas laisser trop de temps avant de poursuivre au risque de perdre en mémoire certains éléments de ce premier tome !

    Aimé par 1 personne

    1. Oh je pense que c’est une histoire et un univers très apprécié par beaucoup de monde.
      Oh je n’en doute pas, pour avoir déjà lu « Les Héros » qui reprend plusieurs personnages du même univers je ne doute pas que la suite sera au moins aussi bonne que le tome 1, si pas meilleure ^^
      Je prends note, merci 😉
      Merci pour ton commentaire 🙂

      Aimé par 1 personne

Laisser un commentaire