Avis Film : Star Wars: Episode I – La Menace Fantôme

Titre original :   Star Wars: Episode I – The Phantom Menace
Genre :  Science-Fiction, Space Opera
Réalisateur :   George Lucas
Scénario :   George Lucas
Musique : John Williams
Production :  Lucasfilm Ldt.
Acteurs : Liam Neeson, Ewan McGregor, Natalie Portman, Jake Lloyd…
Date de sortie : 1999
Durée :  136 minutes
Diffuseur :  Disney +

Résumé :

La République Galactique est en
pleine ébullition. La taxation
des routes commerciales reliant
les systèmes éloignés provoque
la discorde.
Pour régler la question, la
cupide Fédération du commerce
et ses redoutables vaisseaux de
guerre imposent un blocus à la
petite planète Naboo.
Face à ce dangereux engrenage,
alors que le Congrès de la
République s’enlise dans des
débats sans fin, le Chancelier
Suprême charge en secret deux
Chevaliers Jedi, gardiens de la
paix et de la justice dans la
galaxie, de résoudre le conflit….

« La peur mène à la colère, la colère mène à la haine… La haine mène à la souffrance ! »

Mon avis :

Ayant regardé le film récemment avec mon fils qui découvrait Star Wars pour la première fois, un sentiment de nostalgie m’a envahi et j’ai souhaité écrire un petit article pour crier mon amour de l’épisode I « La Menace Fantôme ». 32 ans avant les faits ayant eu lieu dans l’épisode IV « Un nouvel espoir » qui a lancé l’aventure et la légende de la saga Star Wars, il y avait là matière à créer quelque chose d’exceptionnel si l’on avait l’esprit suffisamment inventif. Et fort heureusement pour nous, Georges Lucas le possédait.

Pour rappel, l’épisode I est donc le début de la « Prélogie », série de 3 films préquelles aux trois premiers films sortis dans les années 80, et va servir de rampe de lancement et d’introduction à l’univers Star Wars dans une dimension encore jamais atteinte (la trilogie originale se limitant surtout aux relations entre les personnages, la Force et la main mise de l’Empire sur l’univers). Cette fois-ci, en plus de découvrir l’univers des Jedi, nous découvrirons les aspects économiques et commercial, les intrigues politiques à grande échelle, l’aspect sociétal et les différences culturels en fonction des mondes et de leurs emplacements dans l’univers, la dimension militaire à grande échelle… Plus grand, plus loin, plus développé, plus américain… (oh wait, what ?), et cette approche nous propose tellement de possibilités !

Watoo, un personnage secondaire qui marquera les esprits comme de nombreux autres, ce qui manque cruellement aux films plus récents…

La Fédération du commerce opère un blocus peu scrupuleux atour de la petite planète de Naboo où la jeune reine Amidala tente de privilégier le dialogue et les pourparlers afin d’éviter une escalade dans les tensions et éviter une invasion (toute ressemblance avec l’actualité est fortuite). Sous l’impulsion d’un homme en capuche noire et sous pression suite à l’arrivée sur leur bâtiment de guerre de deux ambassadeurs Jedi, les chefs de la Fédération accélèrent leurs plans et envoient leurs troupes sur la planète. Naboo est vite submergée et le peuple est rapidement mis aux fers. Ils souhaitent que la reine signe un traité qui garantira la prospérité de la Fédération du Commerce en toute légalité sur la planète. Cette dernière s’enfuit grâce aux deux Jedi qui auront réussi à la rejoindre à temps après un court séjour chez les Gungans. Cependant, ils doivent faire halte sur une petite planète de sable nommée Tatooine pour remplacer des pièces endommagées de leur vaisseau pendant leur fuite et feront la connaissance du jeune Anakin, un esclave qui s’avèrera être leur seule chance de pouvoir quitter cette planète et aller quérir l’aide du Chancelier Suprême sur Coruscant et sauver le peuple de Naboo.

Aaahh, les origines d’Anakin, la genèse de celui qui mènera l’univers à sa perte et sera l’instrument de mort du Seigneur Sith le plus manipulateur de l’Histoire, Darth Sidious. Le commencement de l’aventure du grand et célèbre méchant de la première trilogie, Darth Vador. L’enfant qui n’avait pas de père et qui fut créé par la Force elle-même, tel le Messi des étoiles, l’Élu, censé amené l’équilibre dans l’univers. Quel pitch ! Quelle pression sur un seul être issu de nulle part et ayant la condition d’esclave sur une planète où règne les pires gangsters des systèmes de la bordure extérieure. Rien que sur ce seul personnage, les attentes du public étaient gigantesques. Alors imaginez les attentes sur le film tout entier.

la course de modules, un moment épique dont l’adaptation en jeu vidéo fut un énorme succès !

Plus d’une décennie s’était écoulée depuis la fin de l’épisode VI « Le retour du Jedi » et le tournage avait démarré en 1997 pour être présenté au grand public en 1999. Je me souviens encore de l’engouement général, de la folie que nous avions lorsque l’on voyait passer une bande-annonce à la télé (car oui, Youtube et les réseaux sociaux, bah c’était pas encore vraiment ça à l’époque). Je me souviens avoir vu le film en salle avec mes yeux d’enfant, sans attentes particulières hormis le fait de passer un bon moment et de me replonger dans cet univers qui m’avait tant fasciné, et c’est exactement ce qui s’est passé ! Encore ici avec mon fils, j’ai énormément apprécié le revoir même si, pour le coup, j’avoue avoir regardé la bête différemment et avec un œil bien plus observateur. Je ne m’étais tout d’abord jamais vraiment rendu compte que le grand public avait accueilli ce film de manière mitigée. Encore aujourd’hui, même si mon étonnement et un peu plus nuancé, je me demande pourquoi il y avait autant de personnes qui ont craché sur le film. L’énorme attente des fans Hardcore a très certainement joué dans cette réflexion mais aujourd’hui ce sont ces mêmes critiqueurs qui possèdent une figurine de Darth Maul sur leur étagère ou bien loue avec véhémence le titre du film en référence à l’intrigue de Darth SIdious qui place ses pions dans l’ombre et réussira 2 films plus tard à mettre l’univers à ses pieds. Seul élément qui, avec le temps, n’a sans doute pas changé, c’est le ressentiment des gens l’égard du pauvre Jar-Jar Binks. On ne va pas se mentir, il est vrai que le personnage est gênant et malaisant une bonne moitié du film, si pas plus, mais il aura malgré tout son utilité notamment dans la réconciliation entre Naboos et Gungans tandis qu’il est le premier point d’accroche des Jedi Qui-Gon Jinn et Obi-Wan Kenobi sur la planète pendant leur fuite.

Naboo, visuellement magnifique !

Visuellement, il faut avouer que sur certains plans, notamment celui des Gungans entièrement réalisés en CGI, les effets ont pris un sérieux coup de vieux même si ça reste encore potable. Les droïdes restent très réussis et la course de modules sur Tatooine reste très marquant et réaliste même après toutes ces années. La planète Naboo est aussi une véritable réussite avec un style architectural très en marbre, tout en colonnes et en palais voûtés avec de grande vitres donnant sur un paysage vert à perte de vue. Ce paysage, qui aurait pu être épique, n’a finalement que peu d’effets (la sortie des vaisseaux de combat Naboo lors de la bataille finale montre en effet le manque de créativité sur les grandes étendues vertes qui entourent la capitale) alors qu’on nous présente de nombreuses forêts et marécages en début de film. Donc, un avis assez mitigé même si pour l’époque, il s’agissait de très belles prouesses techniques (le film était nommé aux Oscars pour la plus belle réalisation visuelle mais fut plumé par Matrix, sortit la même année). On notera aussi la splendide garde-robe de la reine Amidala dans un style qui rappelle un mix entre les impératrice de l’Europe moyenâgeuse et les dames de pouvoir du côté de la Chine. Les habillements des autres personnages sont aussi à noter tout comme la panoplie improbable de vaisseaux et et éléments architecturaux sur chaque planète que l’on visite.

Tatooine, le contraste saisissant avec la splendide Naboo, mais tout aussi réussi.

« Ça c’est une course de module !« 

Les personnages sont tous très bien interprétés même si tu ressens qu’il s’agit des débuts pour certains (l’interprète d’Anakin, Jake Lloyd qui ne fera que cette seule apparition) et un manque d’assurance pour d’autres (Ewan McGregor était habitué à un autre registre et on le sent très vite). Certains dialogues ou réflexions sont évitables ou modifiables (les traductions n’ont peut-être pas aidé non plus, à vérifier). On retiendra surtout que ce film aura été un tremplin pour de nombreux jeunes acteurs en devenir comme Ewan Mc Gregor justement ou encore Natalie Portman (Reine Amidala) ou encore Keira Knightley (doublure de la reine), bien chapeautés par des acteurs confirmés comme Liam Neeson ou encore Samuel L. Jackson. Pour l’anecdote, dans les soldats Naboos qui accompagnent la reine chez les Gungans, il y a Richard Armitage, le futur acteur de Thorin Écu-de-chêne dans la trilogie « Le Hobbit« . On retiendra aussi et surtout l’un des personnages les plus mémorables de toute la saga confondue, Darth Maul, qui aura réussi à se faire apprécier par une grande majorité de la communauté surtout grâce à son look et à sa façon de combattre, alors que le personnage n’avait que trois phrases à sortir sur tout le film, sacrée performance pour un antagoniste qui n’aura duré qu’une moitié de film (et probablement en tout et pour tout 10 minutes à l’écran). On retrouve aussi l’emblématique Yoda (dont l’image CGI aura remplacé la très critiquée marionnette animatronique de l’époque), mon fils ayant du coup eut beaucoup de mal à comprendre la différence entre Yoda et Grogu (plus communément appelé bébé Yoda), personnage phare de la série « The Mandalorian » dont je ferai probablement une critique sur le Blog prochainement.

En termes de rythme il est vrai que l’on doit faire face l’un ou l’autre moment de mollesse comme sur Tatooine avant la course de modules, ou sur Coruscant où l’on découvre assez sommairement les couloirs politiques et le Conseil des Jedi, suivi ensuite du retour sur Naboo et de la préparation avant la bataille finale. Alors oui, ces éléments sont nécessaires à la compréhension de l’univers et à l’introduction du plan de combat avant le grand climax qui se prépare, mais leur succession fait qu’il y a un temps mort assez long alors que le premier tier était partit sur les chapeaux-de-roues et que la dernière demi-heure nous propose de la baston sur quatre fronts différents en non-stop. Cette dernière partie est d’ailleurs un kiffe visuel intense, nous transportant entre désespoir et moments de joies et d’espérances, une orgie émotionnelle amenée de main de maître par le réalisateur même s’il faut bien l’avouer que beaucoup de facilités scénaristiques ont été nécessaires pour faire gagner les gentils (car oui, se sont toujours les gentils qui gagnent à la fin).

L’un des plus beaux combats de toute la saga, et ce sabre laser double qui fit entrer les combats jedi vers une autre dimension…

« Toujours par deux, ils vont. Ni plus, ni moins. Le maître et son apprenti. »

Conclusion

L’épisode I « La menace fantôme » nous plonge dans la genèse d’Anakin Skywalker, avant que celui-ci ne devienne le Seigneur Sith le plus redouté de toute la galaxie. Cet épisode est également un préquel qui nous explique l’univers d’avant l’Empire et de la régence de Palpatine, comment fonctionnaient les Jedi avant qu’ils ne soient tous décimés, la découverte de l’univers et des enjeux qui le contrôlaient à l’époque. Georges Lucas étend l’univers qu’il a créé deux décennies auparavant et nous propose un nouveau récit épique qui marquera à jamais l’Histoire du cinéma et de la Pop Culture. Le revoir avec mon fils m’a rappelé à quel point j’avais, à l’époque, été subjugué par ce film et la proposition qui avait été faite, cette nouvelle découverte d’univers, de peuples, de personnages marquants. Il s’agissait là d’un concept qui étendait les films de ma petite enfance et cette nouvelle saga allait marquer mon adolescence. Les produits dérivés ne tardèrent pas et les jeux vidéo de ce premier film popèrent comme jamais. Bon, c’est sûr qu’en regardant aujourd’hui avec mes yeux d’adulte, j’ai découvert pas mal de soucis que je ne voyais pas forcément avant. Mais je serai curieux de savoir si ce film était sorti aujourd’hui (avec de meilleurs effets spéciaux et certains passages légèrement retravaillés), quel critique il aurait reçu. Car à défaut de nous avoir servit une soupe tiède et déjà bue comme l’épisode VII « Le réveil de la Force » produit par Disney, l’épisode I « La menace Fantôme » avait au moins les c…lles de proposer quelque chose de totalement original et d’essayer d’expliquer les origines d’une saga qui avait conquis le monde dans les années 80 (épisodes IV, V et VI). Même s’il est vrai que ses facilités scénaristiques, son Jar-Jar Binks et ses effets visuels un peu dépassés peuvent gêner après plus de vingt ans, il n’en reste pas moins un excellent divertissement, avec de nouvelles races construites, de nouvelles planètes typées et structurées, des personnages devenus iconiques (pas besoin de trois films pour faire un bon méchant quand celui que tu présentes dis trois phrases et devient l’un des antagonistes les plus appréciés des fans), bref malgré ses défauts le film avait une vrai proposition. Et si le film a reçu l’approbation de mon fils, c’est que même après plus de 20 ans, la magie de Star Wars opère encore et toujours, et ça c’est beau. À une époque où les films actuels misent presque tout sur la nostalgie de manière parfois bien maladroite en faisant très souvent appels à d’anciens acteurs qui ne devraient plus être là, je peux dire qu’avec mon fils, là avec ce visionnage de « La menace fantôme » après plusieurs années, j’ai vécu un véritable moment de pure nostalgie. Et c’était trop bon.

Bande annonce

5 réflexions au sujet de « Avis Film : Star Wars: Episode I – La Menace Fantôme »

  1. Je n’avais pas beaucoup aimé cette prélogie à l’époque et je l’ai revue il y a peu de temps. Je reste sur la même impression. Trop d’effets speciaux, j’ai l’impression d’étouffer. Anakin est trop guimauve, Jar Jar Bing insupportable. Mais, je suis d’accord avec toi, la ville de Coruscant est magnifique. Et les costumes originaux.

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  2. SI je suis d’accord avec ta critique, j’avais relativisé l’effet Jar-Jar quand j’ai vu mon fils (9 ans certes ^^) se bidonner devant ses pitreries. Preuve que ça peut toucher un certain public jeunesse. Moi, quand je vois Episode 1, je cours toujours après le souvenir de ma séance ciné, qui reste comme un de mes meilleurs souvenirs jeunesse en salle !

    Aimé par 1 personne

    1. Mon fils (6 ans) se demandait c’était quoi comme bestiole ^^ » il a rit à quelques moments (quand Jar-Jar a la tronche engourdie par le faisceau électrique du module notamment). Mais comme toi, j’ai un superbe souvenir de ma séance ciné, je me rappelle l’excitation qu’on avait avec mes parents juste avant d’entrer dans la salle ^^ Et quoi qu’il arrive, ça reste toujours un bon moment que de revoir cet épisode 🙂

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