
Édition : Autoédition
Parution : Décembre 2020
Nombre de pages : 156 pages
ISBN : non renseigné
Prix : 9,99€ (Broché), 2,50€ (Kindle)

« On m’avait dit qu’il n’y aurait pas de victimes, que mon pote et moi on aurait à tuer personne et que personne ne nous tuerait. On m’avait martelé que tout se passerait bien. On m’avait assuré que tout le monde en ressortirait vivant. Mais fallait vraiment être con pour le croire, pour foncer tête baissée. On n’a pas eu tellement le temps pour nous préparer. On n’avait pas toutes les équations en main. On ne savait rien finalement, ce gros fils de chien nous l’avait faite à l’envers bien comme il fallait. »
Résumé :
Quel est le point commun entre un homme accidenté, un chien, un enfant, un pigeon, un stylo et bien d’autres éléments du quotidien ? Il n’y en a pas, si ce n’est le fait que tout ceci, combiné à la touche horrifique qui sommeille en chacun de nous, forme de délicieuses et dérangeantes histoires noires. Plongez dans la nuit des démons avec Franck, dans les ténèbres avec Camille et sa maison hantée ou encore avec Jack, le gentil camarade un peu dérangé de Mike. Ce recueil renferme quarante histoires courtes qui reflètent le côté sombre de la moindre banalité du quotidien. Quarante histoires noires et horrifiques pour voir les choses autrement.
Opinion :
Adeline Rogeaux est une autrice qui a d’abord fait ses armes sur Wattpad pour ensuite gagner un concours de nouvelles chez Short Éditions. Avec ce premier ouvrage, Adeline nous propose ici un recueil de 40 mini nouvelles d’un peu plus de 150 pages où elle mélange, comme son titre l’indique, la folie et l’horreur.
Il faut dire que la Adeline, elle sait y faire pour attirer ton attention. Ah ça, Madame a du culot, pour sûr ! C’est très certainement en premier lieu sa personnalité qui m’a fait accepter son service presse (qui sera le dernier sur ce Blog !). En plus d’un thème que j’affectionne tout particulièrement, elle a su user d’un humour particulier qui m’a fait franchement sourire.
Du coup, dans on se lance en ouvrant ce livre ? Comme mentionné plus haut, nous plongeons directement au sein d’une quarantaine d’univers différents, tous plus glauques les uns que les autres où le fil conducteur se résumé à : l’horreur et la folie. Et ce fil est respecté de bout en bout puisqu’on a droit à une panoplie de morts, de détraqués en veux-tu en voilà, d’humour noir et de faits inexpliqués et inexplicables à ne plus savoir où en donner de la tête. Certaines histoires sortent tellement des sentiers battus que je me suis dis qu’elle devait avoir des ancêtres belges pour son côté surréaliste très prononcé dans certaines nouvelles, et peut-être même un parent éloigné du côté de Lovecraft pour les abominations qu’elle arrive à nous pondre par-ci par-là. En vrai, cet exercice de 40 nouvelles en 150 pages est non seulement complexe mais en plus reflète la créativité de l’autrice qui semble presque sans limite. Même si certains textes sont ce qu’on peut appeler du « réchauffé » de ce qu’on a déjà pu lire ou voir en film/série, certaines histoires (l’homme autruche, bordel quelle expérience !) sortent vraiment du lot. D’autres ne manquent pas d’humour (la femme qui tue les gens avec du « gaz », improbable), je me rappelle notamment avoir eu un mini fou rire pour l’une des histoires où l’homme révèle ce qu’est sa femme (il n’y avait rien de drôle, mais la façon dont s’est amené, puis surtout tu ne t’attends tellement pas à la phrase qui suit, j’ai ris tout seul comme un début de folie… Aahhh ! Je viens de comprends le titre maintenant ^^ »). La noirceur humaine est utilisée à toutes les sauces et il n’est donc pas judicieux de laisser ce livre entre toutes les mains (notamment des plus jeunes).

Le problème ici c’est la longueur des textes. Je comprends l’idée de vouloir faire vivre un maximum d’aventures au lecteur en très peu de pages, ce qui peux avoir un effet impactant et, parfois même suffoquant tellement cela s’enchaîne. Le souci, c’est que l’on manque du coup d’empathie envers les victimes des histoires. Je pense que pour une grande majorité, il aurait au moins fallu deux, voire trois pages de plus pour apporter de la rondeur et amener de l’attachement aux personnages (certaines n’en n’ont pas besoin, certes, mais pour plusieurs d’entre elles, cela n’aurait pas été un luxe). On nous laisse à la fin de chaque épisode là, sans défense face à ce qui vient de se passer, et on n’a pas le temps de s’en remettre qu’on passe tout de suite à la suite. L’autre gros soucis c’est la syntaxe. Des soucis récurrents comme les répétitions, certaines incohérences ou les fautes d’orthographe (mais bon, tout cela se retrouve même chez les édités professionnels donc bon…), mais également la narration. Cette dernière est, de manière assez répétitive, utilisée comme s’il s’agissait du langage parlé. On écrit comme l’on parle. Même si cette méthode peut être impactante par moments, elle ne marche pas à tous les coups et elle m’a parfois gêné dans la lecture (sans pour autant la rendre désagréable).
Voyons ensemble les points positifs et négatifs de ce livre autoédité :
Les + :
- De l’horreur, du sang un peu partout, des monstres et des fous… Que demande le peuple ?
- 40 histoires en 150 pages, l’exercice est complexe et demande énormément de créativité et de concision pour arriver à ce résultat.
- Le titre ne vous ment pas. Folie et horreur sont le fil rouge de toute votre lecture. Ni plus, ni moins, et l’auteure s’y tient.
- Courts, impactant par moment, surprenant dans d’autres, parfois même drôles, l’auteure vous offrira une palette de sentiments partagés. On est dans le surréalisme, rarement vous aurez lus autant de textes horrifiques différents en si peu de temps.
Les – :
- Trop courts. Même s’il s’agit de nouvelles, on pourrait dire qu’il s’agit de nouvelles de nouvelles (vous me suivez ?). Nombre d’entre elles auraient mérité deux ou trois pages de plus pour donner de la rondeur au texte et apporter plus d’empathie pour les personnages.
- Problèmes de syntaxe et de narration. Pour cette dernière, je conçois que ça ne touche peut-être que moi car même si le style « parlé » peut être impactant dans certains textes, il ne marche pas dans tous. Pour la syntaxe, une relecture par des pros ou des logiciels spécialisés peuvent être un plus pour éviter ces désagréments.
En conclusion
Mis à part quelques éléments que j’ai pu souligner comme la syntaxe, le choix narratif ou la concision trop prononcée de plusieurs nouvelles qui auraient mérité un traitement un peu plus élaboré, ce petit livre tient néanmoins ses promesses aussi bien dans le titre que dans le contenu. On y retrouve la personnalité plutôt barge de l’auteure (ou autrice, je sais plus ce qu’il faut dire moi), de la folie, allant parfois même jusqu’au surréalisme, des personnages tordus et des situations parfois tordantes, du sang comme s’il en pleuvait, des morts à la pelle… bref, tous les ingrédients sont là pour passer un moment, disons, sanglant, au coin du feu. C’est fou ce que les auteurs horrifiques peuvent être créatif lorsqu’il s’agit de trucider autrui ! À vos scalpels…euh, je veux dire… à vos bouquins messieurs dames et enfilez-moi tous ces textes, vous m’en direz des… nouvelles ! Mouahahaha ! Ahem… Désolé… Bonne lecture 😊
Note :
7/10
Si vous avez apprécié cette critique (ou pas), n’hésitez pas à commenter. Si vous l’avez déjà lu ou si vous avez des questions spécifiques au récit, laissez une trace de votre passage 🙂
Je tenais également à remercier Adeline Rogeaux pour sa confiance et l’envoi de son ouvrage.
Ho boudiou, je suis sonnée ! Une chronique parfaite, avec des points positifs et négatifs tellement respectueux que j’en suis baba et que je vais, maintenant que je suis toute contente, écrire du feelgood !!
Sans déconner, merci infiniment !!! C’est du super boulot bon sang !
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Haha ! Je me demande ce que ça donne Adeline Rogeaux en Feel Good ^^ » En tout cas merci pour ton commentaire et je suis heureux que la chronique t’ai plu 🙂
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