Informations :
- Édition : Mondes futuristes éditions
- Parution : 14 mars 2019
- Nombre de pages : 124 pages
- ISBN : 2379400202
- Prix : 18,00€ (Broché)
Résumé :
La piste que suit Limier le conduit dans le spatioport orbital de Benthlam. Il va y croiser Spectre, une espionne trahie par son dernier employeur. Spectre va le convaincre de s’attaquer à la méta-corporation qui la pourchasse. Le duo improbable se retrouve très vite dépassé par les événements…

« Rose l’aide à se relever et ils traversent le secteur poubelle tel un couple légendaire. À lui, la sauvagerie animale incarnée dans un corps affûté pour le meurtre. A-t-elle, la sensualité florale capturée par la beauté d’une morphologie assemblée pour le plaisir. Mais nulle méprise dans le respect craintif des rebuts qui s’écartent sur leur passage. Le peuple de la Nasse reconnaît en eux les dépositaires de leur courroux. »
Mes impressions, une lecture qui plaira aux nostalgiques
Suite à une collaboration que nous avions eu par le passé, j’ai décidé d’accepter le SP de Paul Fichtre (plus communément appelé Laurent Janin). Une histoire de SF donc, issue de la culture Pop et rendant hommage au Pulp.
Peu adepte de ce genre de lecture, je me suis laissé tenter. Et à la fin de la lecture, je pense pouvoir dire que je ne suis peut-être pas le public cible de ce type de roman, même si j’ai passé un bon moment de lecture et que le texte possède pas mal de points positifs.
Paul Fichtre nous plonge dans un roman « Post-Cyberpunk » ou encore appelé « Spacepunk ». Bref de la bonne vieille SF en somme. Dans ce livre, on suivra en premier lieu Limier, un répliquant mâle qui chasse la dernière acquisition d’un homme ultra riche et puissant et est censé la ramener à son propriétaire. Ce puissant s’appelle Amon et a fait sa fortune grâce à quelques menus trafics, notamment celui du Zéphyr (produit de la planète Sharif). On suivra également la métamorphe et transhumaine Alice (ou Rose, selon la forme qu’elle prend) qui assimile des personnes pour passer inaperçue et qui fait équipe avec un drôle de personnage nommé Mannx. On lorgnera également sur la vie de l’un des chefs d’une mégacorp (Maas-Biolabs) nommé Conrad.
Seconde partie du livre, vous trouverez une partie dite « bonus » où un certain Cobb est à la dérive dans son vaisseau, seul humain en compagnie d’une machine nommée Adève. La rencontre avec un autre vaisseau à la dérive va leur donner quelques sueurs froides.
Alors, dans la première partie on est clairement dans l’action, dans le déferlement d’éléments scientifiques qui, pris séparément, ne posent à priori pas de problème mais qui peuvent commencer à être compliqués lorsqu’ils forment à eux-seuls de longues phrases. Bon, outre cet amoncellement de mots nanocybernétiques et j’en passe et des innovations technologiques, comme je le disais, il y a beaucoup d’action. Peu de temps morts et des descriptions de personnages intéressantes dans la plupart des cas. La psychologie de chacun est assez bien développée pour un livre ne proposant qu’à peine plus de 100 pages, mais on souffre clairement d’un manque de mise en page. En effet, les passages d’un personnage à un autre ne sont pas visibles et sont aussi violentes qu’une grenade à fragmentation. Même si la lecture se veut divertissante avant tout, c’est assez prise de tête pour reconnaître de qui on est en train de parler après tel paragraphe, ou de suivre les événements qui parfois s’enchaînent trop vite.
La seconde partie est, elle aussi, bourrée de vocabulaire sur les machines, propulseurs et autres joujoux mécaniques, mais on est plus dans l’expectative. Beaucoup moins d’action donc, plus un univers à la « Alien le huitième passager » mais sans atteindre la même force d’anxiété. J’étais beaucoup moins emballé et ce que j’ai trouvé vraiment dommage c’est l’absence totale de lien avec le premier texte.
Au final, je pense que cette lecture peut plaire à ceux qui ont une certaine accroche avec la SF décomplexée, ceux qui aiment les SF à la Blade Runner comme j’ai pu lire (je ne l’ai jamais vu et les bandes annonces ne me donnaient pas franchement envie donc bon…).
Mais reprenons ensemble les différents points qui ont animés ma lecture.
« L’habitacle baigne dans la lueur rouge de l’hologramme tactique qui égraine le temps qui les séprent de l’arcologie de Maas-Biolabs – écrin naturel à énergie passive assurant une autarcie harmonieuse à ses résidents. »
Ce que j’ai aimé
- Le texte est relativement court, se lit plus ou moins facilement et fera passer de bons moments à ceux qui ont la nostalgie des textes de la SF Pulp.
- Des personnages forts comme Amon ou encore Conrad ou complexes comme la métamorphe Alice ou encore comme Cobb dans le second textes. Ils sont un vrai point fort de ce livre.
- De l’action, des intrigues, des coups de poker, de la survie, bref, on n’a pas le temps de respirer sauf à certains petits moments lorsque l’on prend le temps de poser la psyché des persos ou du décor environnant.
- Décors qui sont pour le moins sympas et qui peuvent laisser entrevoir ce qui pourrait y avoir comme type de structure dans le futur, avec ses classes sociales et ses dangers.
Ce que j’aurai aimé, ce qui m’a dérangé
- Les trop violents changements de personnages (séparer chaque « voix » par un « Enter » ou avec une petite étoile pour bien marquer chaque perso n’aurait vraiment pas été de trop). On se perd à certains moments. Pareil pour certains actions qui vont trop vite et donc on ne sait plus où on en est. Disons qu’il faut rester bien concentré.
- Le vocabulaire scientifique et technologique qui va alourdir le texte lorsque qu’il est présent dans des paragraphes entiers. Attention, il y a un lexique à la fin mais on oublie finalement vite à quoi cela ça correspond.
- Aucun lien entre le premier et deuxième texte. On aurait pu faire un pont entre les deux, ou faire au moins un clin d’œil, ou faire apparaître un personnage présent dans le premier texte…mais non, rien de tout ceci. Ce qui me laisse finalement perplexe sur la nécessité de ce deuxième texte.
Point neutre, réflexion
- Le manque de visibilité de l’oeuvre. En effet, je ne l’ai trouvée nulle part, que cela soit sur Babelio, Booknode ou encore Livraddict qui sont les plateformes les plus connues à ce jour (avec Goodreads également). D’où ma question de l’envie de se faire connaître, ou pas, de l’auteur et/ou de l’éditeur. Elle est bien sûr présente sur un site de vente en ligne très connu, mais c’est tout.
Conclusion
Les amateurs du genre SF Pulp seront ravis de replonger dans un texte qui leur rappellera sans aucun doute de bons souvenirs, le « bon vieux temps ». Pour ma part, je ne pense pas être le public-cible idéal pour ce type de lecture, mais j’ai néanmoins apprécié le travail de worldbuilding ainsi que le travail sur la psyché des personnages. Quelques lourds défauts viennent un peu ternir le tableau comme les enchaînements d’actions ou changements de personnages sans crier gare et qui nous perdent parfois, ou l’utilisation à outrance de termes techniques et technologiques qui peuvent rendre le texte indigeste à certains moments. Mais malgré cela, on passe un moment intéressant, le texte se lit vite et on se laisse transporter dans les différentes aventures proposées par l’auteur. Un lien entre le premier et le deuxième texte aurait été un plus.
Note
7/10
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D’autres avis d’experts, c’est par ici –>
un peu trop de lecture devant moi pour affirmer que je le lirai certainement. J’aime le pulp SF, alors je ne dis pas un non ferme! 🙂
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J’ai pensé à toi en le lisant. Je me suis dit que tu serais bien meilleur public que moi pour ce type de lecture ^^
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