Avis Lecture : The Dark Gates of Madness (G. Masterton & F. Livyns)

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Informations :

  • Édition : Séma Éditions 
  • Parution : 22 avril 2019
  • Nombre de pages : 220 pages
  • ISBN : 978-2-930880-77-8
  • Prix : 18,00€ (Broché), 5,99€ (numérique)

Résumé :

La folie, tout le monde en parle. Mais avez-vous déjà plongé en son sein, dans ses plus abjectes profondeurs ?

Graham Masterton, l’un des plus grands auteurs mondiaux de la littérature horrifique s’associe à Frédéric Livyns le temps d’un recueil.
Ils vous convient à un voyage mémorable dans les ténèbres. A travers 6 textes pulps, véritable hommage à l’ancienne littérature horrifique, alliant tour à tour terreur et humour, noirceur et dégoût, les auteurs vous proposent une plongée en apnée dans les tréfonds les plus sombres de l’âme humaine.

Ces histoires réservés à un public averti sont brillamment illustrées par Christophe Huet qui a donné vie aux mots à travers des tableaux propres à vous faire toucher du doigt l’aversion engendrée par le caractère extrême de certains récits.

De l’importance de la qualité graphique

Je vais directement démarrer cette chronique avec un point important qui devrait, à mon sens, faire partie de nombre d’ouvrages : les illustrations ! Dans ce genre de livre, ça marche ! Cela était également le cas avec le magasine de l’Imaginaire Etherval (numéros 12 et 13 pour ceux qui suivent le Blog). Le combiné texte/illustrations devrait être beaucoup plus courant, surtout dans les œuvres des genres de l’Imaginaire où il est parfois compliqué de réellement se représenter ce que l’auteur essaie de nous décrire. Après, c’est à ça que servent les livres, à nous faire voyager, à « imaginer ». Mais de temps en temps, un petit coup de pouce imagé n’est pas de refus, et dans ce cas-ci, offre des sensations…disons…terrifiantes ^^

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Christophe Huet, alias Floating Fantask, avait déjà réalisé les illustrations du premier livre, « The Dark Gates of Terror » (où F. Livyns était seul sur cet ouvrage) ou encore la couverture du très bon « L’Amérique de l’étrange » de Delphine Schmitz. Là encore, Christophe étale tout son talent au travers d’une douzaine d’illustrations, toutes plus dérangeantes les unes que les autres. Rien que la qualité de la couverture ne peut pas laisser indifférent. Le style ancien de lu livre-objet est cependant un peu moins marqué que dans Dark Gates of Terror. Autre petit point qui m’a chiffonné, mais point vraiment mineur, c’est sur l’une ou l’autre image il manque beaucoup de sang (bah oui, quand on se coupe le nez ou qu’on arrache des entrailles, le sang devrait être partout, un peu comme la toute dernière de la dernière nouvelle où là c’est vraiment hardcore et assez énorme dans sa conception). Mais voilà, le principal, c’est que Christophe arrive à très bien capter la tension qui se dégage de chaque texte, nous donne une vision de ce que contiennent les nouvelles et continue à nous régaler avec ses jeux de contrastes et son réalisme saisissant. À noter la présence des couleurs, absentes dans Dark Gates of Terror. Incontestablement un plus, même si le noir et blanc possède son charme.

Ci-dessous, retrouvez l’affiche que vous pourrez vous procurer en achetant le livre, à droite, l’une des plus belles illustrations du bouquin, parfaite représentation de l’horreur qui dégouline de chaque texte (les deux appartiennent à la nouvelle « Zombio » de Fred. Livyns).

L’oeuvre décortiquée, six nouvelles qui vous mettront mal à l’aise

  • La bouche de l’ancien (F. Livyns)

De quoi ça parle ? Serge est dentiste en mal de clients. Il voulait être musicien mais son père en a décidé autrement, il allait suivre les mêmes traces que lui. Les parents de Serge sont morts (l’un d’une crise cardiaque en trompant la mère, cette dernière se pend quelques années plus tard). Sans femme, ni enfant, Serge vit bien les choses. Jusqu’au jour où une dame débarque avec son fils, au teint pâle et à l’allure peu amène, entre deux consultations. Serge accepte de l’ausculter d’urgence mais lorsqu’il découvre ce qu’il y a dans la bouche de l’enfant, ce dernier le mort à sang. Quelques heures plus tard, la plaie tourne mauvais mais le dentiste croit qu’en désinfectant simplement la blessure, tout ira mieux. Lui vient une soudaine envie d’aller voir les filles de joie pour se détendre mais sur la route, son corps semblent changer et la violence qui sommeille en lui semble jaillir à la moindre contrariété. Que ce passe-t-il ? La morsure a-t-elle quelque chose à voir avec ce comportement troublant ? Jusqu’où ira-t-il pour assouvir ses pulsions ?

AvisUne histoire de monstre comme je les aime ❤ on ne s’embarrasse pas de dizaines de pages d’explications, on devine assez vite comment cela va tourner mais il est assez jouissif de lire ce type de texte, sans retenue, avec ce final inattendu qui tourne au gros clin d’œil assumé de l’auteur pour l’un des fondateurs de la littérature Fantastique. Très divertissant. Démarrer ce livre avec cette nouvelle était judicieux.

 » – Tu leur donnes le doigt, et ils te bouffent la main ! répétait sans cesse son paternel.
Sauf que Serge n’avait jamais envisagé cette phrase au sens littéral du terme. » 

  • Résonances maléfiques (G. Masterton)

De quoi ça parle ? Martin et Serena vont visiter une vieille demeure qui appartenait à Vincent Grayling, docteur qui mis au point la synesthésie (stimuler un sens pour en stimuler un autre) et l’un des modèles de Martin (qui est neurologue). Enceinte et peu encline a habiter dans cet endroit lugubre, elle accepte finalement la proposition de son homme. En fouillant dans les anciennes armoires du savant, Martin découvre des disques vinyles et des cahiers de notes qui pourraient lui permettre de mieux comprendre le travail de cet homme qu’il admire tant. Mais parfois, certaines choses qui étaient enfermées sous clé ne sont pas vraiment bonnes à étudier.

Avis : Premier texte de Masterton que je lis et même si le background ne m’avait pas séduit au départ, le dernier tiers de la nouvelle est un subtil mélange d’amertume, de tristesse et d’espoir aussi. Un moment horrible qui ne dure que quelques lignes, mais une fin très émotionnelle. La construction du texte est un peu longue mais on comprend pourquoi lorsqu’on arrive au bout. Une nouvelle dont je me suis demandé ce qu’elle faisait là, mais finalement, l’horreur se trouve ailleurs…

 » – Ne t’inquiètes pas, répondit Martin. Les fantômes sont uniquement des échos de notre esprit. Fais-moi confiance. Je suis un professionnel. »

  • Zombio (F. Livyns)

De quoi ça parle ? David ne fait pas de bruit et reste collé contre la porte de son abri. Il sait que s’il émet le moindre son, ces choses vont venir et traverseront le maigre habitacle pour le dévorer, comme ce fut le cas avec ses collègues avec qui il était venu pour ouvrir une route en plein milieu de l’Amazonie. Mais comment en est-il arrivé là ? La réponse se trouve-t-elle dans son passé ? Est-il en train de perdre la raison ?

Avis : Je ne suis pas un grand amateur des flash-back dans les récits car on a parfois tendance à s’emmêler les pinceaux. Mais dans le cadre de cette nouvelle, présent et passé sont très distincts. Le retour au présent permet de recréer une tension que l’on perd en retournant dans le passé jusqu’au moment fatidique où tout a basculé. J’avais placé de gros espoirs sur ce texte et m’attendais à plus de zombies ou tout du moins plus de scènes horribles en leur présence. Légère déception donc mais la scène du chef de tribu et le final sont vraiment sympas !

 » – Chullachaqui est un esprit malfaisant de la forêt, et cet Indien en était certainement le grand-prêtre. D’après les légendes, il aurait élu domicile dans cette région d’Amazonie, pas très loin d’ici. Les autochtones appellent ce lieu « le jardin du Diable ». »

  • Le plus beau des cadeaux (G. Masterton)

De quoi ça parle ? Robin et Cathy roulent à toute vitesse sur la route. Et lorsque l’on roule vite sans faire attention, arriva ce qui devait arriver. Ils percutent un camion. Cathy est éjectée mais Robin est resté coincé à l’intérieure de la Mustang alors que celle-ci prend feu. Robin va-t-il s’en sortir ? Et si oui, avec quelles séquelles et quelles conséquences ? Cathy aura-t-elle survécu ?

Avis : Un peu dans la même idée que le texte « Résonances maléfiques », mais en plus sanglant malgré tout. On sent que Masterton monte d’un cran dans l’horreur. Elle est gênante et à la fin, on ne peut s’empêcher d’avoir un sentiment d’amertume à nouveau. C’est assez fou la manière dont l’auteur joue avec la psyché des personnages, et avec ses lecteurs qui plus est. Le drame, puis l’espoir, le moment de malaise extrême, puis la tristesse. Même s’il y a quelques longueurs comme dans sa nouvelle précédente, on sait pourquoi l’auteur prend son temps et les moments clés sont, de fait, on ne peut plus intenses.

« …Ses yeux étaient encore blancs, mais cernés de rouge, de sorte qu’il ressemblait davantage à un démon d’Halloween qu’à un homme brûlé vif. »

  • À l’aulne de ta souffrance (F. Livyns)

De quoi ça parle ? David se retrouve dans un bar et boit en solitaire sous les moqueries des habitués. Il a besoin de s’échapper, de laisser vagabonder son esprit dans ce verre remplit de liquide salvateur. Mais comment en est-il arrivé là ? Tout bascula le jour où il découvrit que sa femme entretenait une relation avec l’un de ses collègues de travail. Le paisible David va soudainement découvrir de quoi est capable un homme dont l’honneur a été sali.

Avis : …Les mots me manquent… comment dire… une nouvelle très dure. Personnellement j’ai su lire sans trop tressaillir mais ce texte marque certainement l’apogée de l’horreur humaine. Clairement pas un texte pour toutes et tous. Les pages qui décrivent David dans le bar et dans ses réflexions sont certainement les plus belles écrites par l’auteur depuis que je lis ses textes, du haut niveau, vraiment ! On assiste à une forme revisitée du célèbre Dr. Jekyll et Mister Hyde, et si le côté Fantastique peine à se manifester, il sera néanmoins présent en fin de texte pour bien placer cette nouvelle dans le contexte de la fiction et de l’Imaginaire.

« La veille, il avait franchi un point de non-retour. Il comprenait, à la lueur de la vérité contenue dans la dive bouteille, qu’il ne recouvrerait jamais son humanité. »

  • Septicémie (G. Masterton)

De quoi ça parle ? David (décidément, il est partout) et Mélanie vivent ensemble. Tout le monde s’accorde à dire qu’ils forment le couple parfait. Beaux à s’en crever les yeux, lui était une star de football américain et elle rédactrice pour un célèbre magasine. Lorsque David lui offre un chaton et demande à Mélanie de jurer de l’aimer comme elle l’aime lui, tout bascule. Jusqu’où êtes-vous prêt à aller par amour ?

Avis : ………Nan les mots ne me viennent toujours pas………Ah si, le temps que je remette mes idées en place…….probablement le texte le plus malsain que j’ai pu lire in my life (et pourtant, j’ai déjà lu des trucs glauques). Ce texte à lui seul justifie le titre de la collection de la maison d’édition (Séma’lsain). Ah, encore une fois c’est bien mis en place par l’ami Masterton. On décrit tranquillement la situation, tout le monde semble heureux. Mais contrairement aux deux autres textes, le côté dérangeant arrive assez vite…on hausse un sourcil en se demandant c’est quoi l’idée…et puis tout va aller crescendo…pour que ça devienne…vraiment…disons…franchement…dégueulasse. Encore une fois, je n’ai pas tressailli, mais là encore, des personnes n’arriveront pas à lire jusqu’au bout sans aller vomir un petit coup. De l’émotionnel et encore une fois un sentiment d’amertume, bien qu’ici l’accent soit vraiment mis sur le malsain, le morbide.

« Certains soirs, ils ne faisaient rien d’autre que de se regarder en silence, comme si aucun des deux ne pouvait croire que Dieu lui avait offert un alter ego aussi parfait, aussi désirable. »

Mes impressions, à ne clairement pas mettre entre toutes les mains

Eh ben mes amis…chers lecteurs…voilà ce que j’appelle ne pas être trompé sur la marchandise ! Quand ils estampillent leur livre d’un « pour public avertit » ou « interdit aux moins de 18 ans », c’est vraiment pas pour faire joli. Si vous êtes sensibles, ou si vous êtes mineurs (quoi que les jeunes de nos jours n’attendent pas vraiment leur majorité pour regarder ce qu’ils ne doivent pas), ne tentez même pas. Ou alors c’est que vous voulez repousser vos limites et alors je vous encourage (sauf les mineurs) à tenter l’expérience…à vos risques et périls 😉

Evil dead 2013

Ce que j’aime, c’est qu’il s’agit là du prototype même de ce que l’on attend d’un livre d’Horreur. Un peu à l’image du livre « Kidnapping » de Geoffrey Claustriaux, les plus sombres recoins de l’âme humaine seront explorés avec cette touche de Fantastique Ô combien jouissive et efficace et qui, surtout, nous permet de nous détacher de la réalité. Il n’y pas vraiment de violence pour dire d’en avoir. Il y a tout un contexte, un background qui est mis en place pour éviter justement l’épanchement d’horreur gratuite. La plume et l’expérience des deux auteurs font le reste. Alors que F. Livyns propose une situation de base assez délicate, voire même franchement merdique, pour ensuite basculer dans la violence à l’état pure, G. Masterton part d’une situation de base idyllique, et va écraser cette utopie par un coup du sort pour basculer dans le malsain et, paradoxalement, dans l’émotion. 

Du côté de F. Livyns, j’ai déjà décrit ses qualités d’auteur de genre dans son Dark Gates of Terror (élu Prix Masterton 2018, ça ne s’invente pas). « La bouche de l’ancien » est un texte que je qualifierai de « Fan service ». Une bestiole et beaucoup de violence, un contexte prévisible à crever, mais d’une efficacité effrayante. J’ai été un chouia déçu par « Zombio » car je trouve que la situation en Amazonie pouvait se suffire à elle-même sans pour autant poser tout le background du passé du protagoniste, même si je comprends tout à fait l’idée. Je voulais qu’on se concentre davantage sur les zombies et sur les victimes. Mais c’est probablement mon côté sadique. Ce côté a, par contre, pris cher avec « À l’aulne de ta souffrance ». Misère, rien que le titre résonne dans votre crâne tellement il est beau et porteur de promesses sanglantes. Et pour le coup, on est servi. D’un côté, on a la plume de l’auteur qui atteint son zénith lorsque le protagoniste se trouve dans le bar, puis on atteint le sommet de la pyramide dans la chaîne de l’horreur humaine. Même les illustrations sont terribles. Tout ce que je souhaite, c’est que la bien-pensance ne va pas se manifester comme pour un certain Conte Interdit d’une certaine maison d’édition canadienne, si vous voyez ce que je veux dire…

Quant à l’ami G. Masterton, j’ai été tout d’abord surpris de son premier texte. En effet, « Résonances maléfiques » n’a pas le profil, de prime abord, pour figurer dans ce recueil. L’horreur intervient plus dans un événement particulier qui va apporter son lot de tristesse et de compassion, et les personnes d’un naturel empathique seront particulièrement touchées. La suivante, « Le plus beau des cadeaux » va dans le même ordre d’idées mais on accroît le côté hard avec des faits et des actions terribles tout en gardant ce côté triste par rapport à la situation. L’empathie est peut-être moins présente mais on ne peut s’empêcher de se dire à la fin « quel gâchis ! ». Les deux nouvelles peuvent être liées au thème de prédilection de l’auteur, à savoir les esprits, mais c’est relativement subtil. Et si on pousse le vice un peu plus loin, on pourrait même penser que le destin ou on ne sait quelle entité surnaturelle joue avec le couple de la troisième nouvelle qui est de loin la plus dégueulasse des six. Si la violence n’est pas vraiment présente, c’est ce que le couple fera dans sa recherche constante de l’amour l’un pour l’autre qui est totalement surréaliste. La fin est tellement hard, mais on peut le voir venir malgré tout et atténuer l’effet de surprise. J’ai néanmoins été déçu de la réaction des deux personnes qui découvrent ce qui est arrivé au couple à la fin. À leur place, j’aurais probablement fui à toutes jambes (et non je n’ai pas peur de le dire), ou peut-être aurais-je vomi avant de m’évanouir. Fin bref. Une leçon magistrale de morbide et, à nouveau, l’auteur arrive malgré tout à nous faire dire… »quel gâchis » à la fin. Le côté empathie  est encore un peu moins présent mais la tristesse demeure, même si l’écœurement a largement pris le dessus en fin de compte.

Vomit

Ce que j’ai aimé

  • De l’Horreur, de la vraie, de la bonne. En comparaison, « Le vilain petit canard » des Contes interdits de la maison d’éditions ADA est ce qu’il est…c’est-à-dire…un petit…canard…face à ce recueil. Du Fantastique allègrement tartiné d’hémoglobine. YES ! We love it ! …pardon…
  • Les illustrations. Une fois de plus, l’association des nouvelles avec les dessins pour les mettre en valeur est une vraie plus-value. Dans ce contexte horrifique, ils apportent leur lot de réalisme et nous aident à imaginer les pires choses. De plus, la qualité graphique dont fait preuve Christophe Huet est un vrai must. L’illustration de la couverture en est le parfait exemple.
  • Les nouvelles, bien écrites, je dirais même plus, très bien écrites. Nous n’assistons pas à un simple épanchement de violence par pure gratuité, non. Il y a de la construction, du background pour mettre en valeur des situations qui vont vite devenir alarmantes. Quand F. Livyns va plus se concentrer sur l’horreur pure avec des monstres, G. Masterton ira plus du côté des sentiments et jouera avec vos émotions. De plus, le format nouvelle permet une forte intensité dans chacun des textes. La qualité de plume des auteurs fait le reste.
  • Si vous pouvez vous procurer « The Dark Gates of Terror » en plus de ce petit bijou (avec en prime un poster de la nouvelle « Zombio »), vous aurez entre les mains deux livres superbes, avec une douzaine de nouvelles qui vous feront frissonner à n’en point douter. Belgique, terre fertile de l’Imaginaire horrifique et Fantastique…Et si Lovecraft était en fait un descendant d’immigré belge ? :-O Mouahaha ! (ça y est, la folie me guette… mais c’est le thème du livre après tout ^^)

Ce que j’aurai aimé, ce qui m’a dérangé

  • Je parlais de la sublime illustration de couverture. Par contre, je regrette que le format ne soit pas aussi bien travaillé que le précédent livre (Dark Gates of Terror) dont l’idée était de rendre hommage aux anciens comics horrifiques d’il y a plusieurs décennies. Le bandeau mauve en haut de couverture n’est pas du tout sexy à mon goût. Perte de qualité à ce niveau, tout comme le papier de lecture trop blanc. Là encore dans le précédent, les pages étaient presque légèrement jaunies pour coller à l’idée du thème, ce qui n’est plus le cas ici. Dommage.
  • L’une ou l’autre illustration, bien que dégueulasses, méritaient un peu plus d’hémoglobine vu les morceaux qui sont tranchés ou arrachés, mais ça c’est pour le côté réalisme.
  • Outre ces deux points il n’y a vraiment pas de points négatifs en termes de style ou de fond. Ah si, il y a un point…On ne sait pas s’il y aura un autre Dark Gates of quelque chose dans les mois, années, qui viennent et c’est un supplice !!! :-O
  • Ah oui…il y a trop de David…je sens que les auteurs ont un compte à régler avec les David ^^

Point neutre, réflexion

  • Toute personne avec un sens de la morale débordant, croyant être un porte-drapeau de la bien-pensance, n’a pas à fourrer son nez dans ce livre. C’est un récit fictionnel et réservé à un public averti. Sang, tortures physiques et morales, viols, assassinats, sexe, mutilations et autres joyeusetés sont présents à foison dans ce recueil, alors réfléchissez bien avant de vous plonger dans la lecture de ces nouvelles.

Conclusion

L’un des derniers bébés de la maison d’éditions belge, Séma, a encore frappé. Estampillé du sceau de l’Horreur, interdit à un public mineur, la folie sans la moindre censure en point d’honneur, nul doute que ce livre ne s’adresse pas à tous. Dans ce recueil de six nouvelles, Livyns et Masterton conjuguent leurs efforts pour nous offrir un spectacle sanglant. Quand l’un met l’accent sur l’horreur pure en utilisant les monstres comme outil de torture, l’autre part d’une situation de rêve, généralement avec un couple, pour ensuite basculer dans le pire, mais vraiment le pire. Dégoût, frissons, empathie, sentiment de gâchis, vos émotions seront mises à rude épreuve dans cet ouvrage, et nul doute que, lorsque vous aurez terminé chacun des textes, les sublimes illustrations de Christophe Huet viendront vous rendre visite la nuit lorsque vous cogiterez ce que vous venez de lire. Pour ceux qui ont connu le précédent livre, The Dark Gates of Terror (peut être lu indépendamment sans aucun problème, les histoires n’ayant rien à voir), ils regretteront peut-être le traitement du livre/objet, peut-être un chouia moins bien travaillé. Mais ce n’est pas grand chose en comparaison de ce que vous allez vivre 😉

Service presse lu dans le cadre du partenariat avec la maison d’éditions Séma Éditions.

Note

9/10

Si vous avez apprécié cette critique (ou pas), n’hésitez pas à commenter. Si vous l’avez déjà lu ou si vous avez des questions spécifiques au récit, laissez une trace de votre passage 🙂

D’autres avis d’experts, c’est par ici –>

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7 réflexions au sujet de « Avis Lecture : The Dark Gates of Madness (G. Masterton & F. Livyns) »

  1. L’horreur n’est clairement pas mon genre préféré, je passe donc mon tour. Mais il faut que je lise du Masterton et du Livyns un jour. Je suis leur bibliographie, sait-on jamais.
    En tout cas, c’est cool de mettre en avant cette petite maison d’édition et de parler de ce genre un peu oublié dans nos rangs.

    Aimé par 1 personne

    1. Ce sera compliqué de trouver autre chose que de l’Horreur chez ces deux écrivains même si y a peut-être moyen mais en cherchant vraiment bien.
      Merci, oui on a peu de structures éditoriales proposant des livres de l’Imaginaire adulte (en plus de la qualité) en Belgique donc j’essaie de les mettre le plus en avant possible car elles méritent de faire leur trou dans l’Hexagone et ailleurs je pense. Il est vrai que l’Horreur n’est pas ce que le public français préfère alors qu’en Belgique on cultive le Fantastique depuis Jean Ray (contemporain de Lovecraft au passage), si pas avant.

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