Interview Organisateur (1) — Dominique des Poudreux

Deuxième interview du Blog et première interview d’un organisateur d’événement.

J’ai eu la chance de rencontrer Dominique, organisateur du tout nouveau festival intitulé : Vapeur et Contes de fées.

Évasion Imaginaire souhaitait couvrir l’événement. Pourquoi ? Tout d’abord parce qu’il y aura la présence d’auteurs de littérature SFFF, « spécialité » du Blog comme vous le savez, mais parce qu’il semble important aujourd’hui de promouvoir du local, de l’authentique. Dans nos environs, les événements dédiés aux genres de l’imaginaire se font (trop) rares et lorsqu’il y en a un, et en plus une première édition, le Blog souhaite s’engager avec ce qui se fait dans la région.

J’espère que vous apprécierez l’interview qui s’est faite dans la friterie « Super frites » sur la Grand-Place de Tournai, autour naturellement d’une bonne frite, d’un cervelas et d’une fricadelle ❤ Un endroit chaleureux et convivial avec l’organisateur du festival qui aura pris une bonne heure de son temps pour répondre à mes questions et nous apporter des détails intéressants sur la conception d’un festival et autres détails.

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Khalam Duo
  1. Pouvez-vous vous présenter brièvement, entre deux frites, pour les lecteurs du Blog qui ne vous connaîtraient pas ?

Je m’appelle Dominique, Dodo habituellement. Je suis animateur socio-culturel de formation et je suis responsable d’une Asbl (fondée en 1998) qui s’appelle les Anim’Associés et qui est organisatrice d’événement.

  1. Qu’est-ce que les Anim’Associés et votre spécialité ?

En tant qu’organisateurs, nous avions deux axes principaux jusqu’à maintenant, à savoir le médiéval et la musique. Aujourd’hui nous nous dirigeons vers l’organisation d’un festival fantastique.

  1. Pourquoi avoir créé ce festival ? Et pourquoi s’être orienté vers tout ce qui touchait à l’imaginaire ?

D’abord et simplement parce que j’aime ça depuis toujours. J’ai commencé à lire le Seigneur des Anneaux et par la suite j’ai toujours été fasciné par la littérature, qu’elle soit médiéval ou fantastique, plus tard la science-fiction, l’anticipation,… Et puis parce qu’en tant qu’organisateur, juste créer un festival de littérature, ce n’était pas suffisant pour moi. Je suis aussi animateur, j’ai fait un petit peu de spectacle il y a très longtemps donc les arts du spectacle en général, et dans l’imaginaire particulièrement, me plaisent et donc j’ai cherché et j’ai trouvé de nombreuses compagnies qui font de la reconstitution fantastique (comme d’autres font de la reconstitution historique).

  1. Qui dit festival, dit très souvent musiques et activités, pouvez-vous nous dire dans les grandes lignes quels genres d’activités et de musique aurons droit les visiteurs ?
  • D’abord, pour moi, le festival c’était avant tout un marché féerique, fantastique. Je suis très content car nous avons actuellement près de soixante artisans et commerçants qui composent ce marché qui est à la fois intérieur et extérieur.
  • Ensuite, le côté littérature. Nous avons une quinzaine d’auteurs, dessinateurs, graphistes et maisons d’éditions qui sont représentés, il y a une salle qui est leur est entièrement dédiée et quelques-uns sont disséminés dans le marché extérieur. Tous les genres de l’imaginaire sont représentés, que cela soit médiéval, l’Heroic Fantasy ou la science-fiction, parfois du dessin poético lyrique. Seront présents notamment : Jim Colorex, Alain Poncelet ou encore Emilie Loyer, Séma Éditions, l’Association Tolkiendil,…
  • C’est aussi beaucoup d’artistes. Il y a vingt-six compagnies représentées sur site et toujours dans les genres précités. On a par exemple une compagnie tournaisienne qui s’appelle les Prospectors qui s’est spécialisé dans la reconstitution Star Wars (le travail est tellement bon qu’ils se sont fait remarquer par George Lucas en personne qui les a même invités aux États-Unis). À côté de ça nous avons des compagnies comme celle du Dragon Vert (compagnie de reconstitution tolkienne) ou encore Gijak-Sorr, une compagnie d’Uruks-haïs avec d’excellents costumes. Il y a également une compagnie nommée Médelfica (jeu de mot entre médiéval et elfe) qui reconstitue également quelques personnages du Seigneur des Anneaux mais pas que (présence d’une dragonnière, un magicien elfe, des Nains qui ressemblent à s’y méprendre à Gimli,…). On a aussi du local avec Danse&Cie qui vont proposer deux sets de danse totalement différents avec pour commencer de la danse irlandaise avec les petits lutins qui viendront chercher le public pour une initiation à la danse, et il y a également le duo Khalam qui est un groupe médiévalo-mystico-chamanique (on peut trouver des extraits sur le site internet du festival). Il y aura des animations encore plus originales avec des matchs de démonstrations de Quidditch, des initiations et des démonstrations de combats au sabre laser. Il y aura des campements fantastiques qui seront présents tout le weekend. Il y aura Virtual Cabs qui nous permettra d’essayer gratuitement les cabines virtuelles. Il y a aussi « l’Échappatoire » qui est le nouveau centre d’Escape Game à Tournai viendront faire des parties gratuites par groupe de quatre ou cinq personnes.
  • On a des conférences avec Édouard Kloczko qui est un elficologue français. Il vient nous faire deux conférences par jour, l’une sur le monde de Tolkien et une autre, plus pointue, sur l’initiation à la langue elfique.
  • Il y a les expositions : peintures, 3D, photos et mosaïques (de Hugues Leroy qui est une figure de proue de l’art singulier en Belgique, et un des organisateurs du « Biz’Art Festival »).
  • Il y a aussi des ateliers. Je voulais absolument qu’il y en ait car je trouve cela important dans un festival. Il y a par exemple un atelier que j’appelle un « atelier croisé » qui est un atelier d’écriture animé par deux personnes, il y aura donc « création de monde fantastique » et de « scénario » et comment mêler l’un à l’autre, c’est un atelier pour les jeunes auteurs en herbe : des trucs, des techniques, des méthodes pour pouvoir écrire un livre avec bien sûr comme modèle des chefs d’œuvre de la littérature fantastique comme Tolkien.
  • On a bien entendu du JDR (jeu de rôle), on a des jeux de société avec l’entreprise Asmodee qui nous a envoyé une palette de jeux fantastiques (ex : Les Loups-Garous de Thiercelieux) et qui sont pour petits et grands.
  • On a même du tatouage (éphémère) et un conteur.
  • Il y aura un campement Steampunk (Steamnation).
  • Bien entendu un concours de cosplay, incontournable.
  • Y aura deux bars : la « Brasserie à Vapeur », une brasserie locale au concept Steampunk, et un bar à hypocras.
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Gijak-Sorr
  1. D’où vient le nom du festival ?

En fait, vapeur est en rapport avec les personnes faisant du Steampunk (Steam en anglais = vapeur) et en rapport avec la Brasserie à vapeur qui officiera comme bar lors du festival. Et finalement toutes ces histoires fantastiques sont des contes de fées. Donc « contes de fées » était pour moi quelque chose d’important à mettre dans le titre (même Star Wars est un conte de fées).

  1. Pour un touriste qui souhaite participer au festival comment cela se passe (entrée, participation aux activités, cosplays, rencontrent d’auteurs,…) ?

Pour les inscriptions, il y a les documents qui sont en ligne sur le site et qu’il faut donc télécharger, remplir, scanner et renvoyer. Vous aurez avec ce papier la liste de toutes les activités avec les horaires. Les inscriptions ne concernent que les activités, vous n’en n’avez pas besoin pour entrer dans le festival. On peut très bien entrer dans le festival sans être inscrit nulle part. Il faut juste espérer qu’il y ait suffisamment de place aux activités pour pouvoir y participer. Si il y a une partie de jeux de société où il y a six joueurs, il n’y en aura pas un de plus et il faudra attendre son tour. C’est pour ça que c’est mieux de s’inscrire avant pour une meilleure organisation. Tout est gratuit. Mis à part l’entrée du festival qui est à 2,00€ et les tatouages éphémères qui coûteront entre 5,00 et 10,00 €.

  1. Qu’est-ce qui vous plaît, vous personnellement, dans tout ce qui touche à l’imaginaire ?

De partir, de m’évader ailleurs. Quand je lis, je peux avoir les plus gros ennuis du monde, je n’y pense pas. Je suis dans la tête ou dans l’armure de Gimli ou dans la robe de Gandalf, ou dans la cape de Vador, peu importe. C’est une évasion totale, qui me fait du bien, qui me repose et qui fait rêver.

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Médelfica
  1. L’imaginaire, dans son ensemble, est un genre ou un style sous-évalué, pourquoi à votre avis ?

Je pense que c’est un genre qui a surtout été créé à la base pour les enfants, et de ce fait pas ou peu reconnu par les Canons de la littérature française. Et quand les responsables de ces Canons décident que c’est comme cela et pas autrement, nous, pauvre public que nous sommes, on n’a qu’à suivre.

  1. Quel est votre rôle personnel au sein de l’Asbl au quotidien et lors des événements ?

Je suis le fondateur et dans les faits je suis coordinateur. Dans la compagnie médiévale des Pieds Poudreux je suis le Maître marchand-épicier. Administrativement, l’Asbl les Anim’Associés et les Pieds Poudreux sont pareils, mais sur le terrain se sont deux choses totalement différentes. Les Pieds Poudreux sont une compagnie faisant partie des Anim’Associés.

  1. Comment créée-t-on un festival ? Quelles sont les démarches ?

Je ne vais pas donner tous mes secrets (rires).

Le réseau, c’est la base de tout. Connaître des gens, et quand on ne les connaît pas, pouvoir faire connaissance facilement. Je n’avais pas beaucoup de contacts dans le domaine de l’animation fantastique, ni dans les auteurs du genre d’ailleurs. Donc on va sur des sites où l’on peut les rencontrer, on discute, on explique le projet, d’autant plus que j’étais parti avec un projet très particulier. Faut dire que l’on créé un festival qui ne reçoit aucune subvention, aucune rentrée financière sauf les inscriptions des artisans, commerçants et auteurs et qui sont toutes petites. Les stands pour les auteurs sont à 30,00 € pour le weekend et pour les artisans la taille de base d’un stand est à 50,00 ou 60,00 €, que cela soit en intérieur ou en extérieur. Donc cela reste très raisonnable pour un weekend complet. Le festival a un budget ridicule parce que tout ce qui est déboursé par les participants est directement réinjecté pour les cachets,… et la plupart des artistes, à ma demande viennent travailler bénévolement parce qu’il n’y aura pas de budget ou de subvention. Donc on part avec un budget ridicule, et avec une participation quasi bénévole des artistes (à part les frais de défraiement, la nourriture,…).

Niveau administratif, il faut faire des démarches à la ville pour l’organisation, la sécurité, barrage des routes, les assurances, rencontre avec Monsieur Sécurité à la ville de Tournai, avec la police,… Il y a également la réalisation des contrats,…

Il y a la technique aussi. Comme il s’agit d’un premier événement, il faut créer des plannings où l’on retrouve toutes les personnes qui se sont inscrites, la taille de leur emplacement,… et qu’ils soient lisibles pour les transmettre au régisseur qui va accueillir l’artisan et lui indiquer où se trouve son emplacement. J’ai déjà rencontré des organisateurs que lorsqu’on leur demande un stère de bois pour le feu et six ballots de paille pour décorer ton camp, ils te regardent avec des grands yeux en se demandant où est-ce qu’ils vont trouver ça et pourquoi. Ce sont toutes ces petites choses-là qui font qu’organiser des événements comme celui-là c’est un boulot à temps plein et qui n’est absolument pas rémunéré d’aucune façon.

  1. Quels sont les objectifs visés avec cette première édition ?

Je souhaite un festival familial, pour les petits, les grands, pour faire découvrir ce monde fantastique, pour faire découvrir tout ce que les gens ne connaissent pas, que cela soit au niveau des animations, ambiance, jeux, spectacles, littérature,… C’est un univers qui intéresse beaucoup de monde mais qui n’est pas bien connu. Et il y a encore bien d’autres choses, j’ai déjà pas mal de projet pour dans deux ans comme par exemple un style qui monte fort en ce moment c’est le post-nuke (Science-fiction post-apocalyptique, post-nucléaire), où il y a des compagnies qui sont en train de se monter en se spécialisant dans la reconstitution de type Mad Max. Donc il y a plein de choses à explorer. C’est gai, c’est festif, ça fait oublier les tracas.

En objectif chiffré, si j’ai déjà 1000 personnes je serai très content, mais j’espère que les chiffres de Facebook se rapprocheront de la réalité (plus de 6500 personnes intéressées par l’événement).

  1. Est-ce que l’objectif est devenir quelque chose de plus grand à moyen et long terme ?

Non, car souvent ce qui arrive dans ce genre d’événement c’est au plus tu grandis au plus tu as besoin de moyens, plus t’as besoin de moyens au plus tu deviens gourmand, plus tu deviens gourmand plus tu deviens cher, plus tu deviens cher moins les gens viennent, et puis t’es reparti. C’est le scénario que j’appelle « la fin de la civilisation », et cela ne m’intéresse pas.

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Steamnation
  1. Quelle expérience retirez-vous de la création du clip officiel du festival (les +, les contraintes,…) ? Avec qui avez-vous travaillé pour sa réalisation ?

Des contraintes énormes, comme tout simplement rassembler les gens en même temps à six mois du festival. Ça été quelque chose de très compliqué. Les emplois du temps de chacun, puis y avait des personnes qui venaient de loin (Gand, Bruxelles, Liège,…). Mais peu importe, c’est un moment qui a drillé un maximum de stress mais quand il se passe, c’est génial ! Durant le tournage, je me suis éclaté. Et puis tu vois tous ces gens qui ont répondus à ton appel et qui vont se mettre devant une caméra qui n’est pas plus grande que ton enregistreur et tu dis : Wouah !

Il faut quand même se rendre compte que le festival fait bouger plus de 200 personnes sur un weekend (artistes, artisans, bénévoles,…). J’ai travaillé avec des personnes de mon Asbl, des proches, des gars avec qui j’avais déjà travaillé par le passé, mais aussi pas mal de petits nouveaux. On est en fait une équipe d’une quinzaine, chacun a des postes à responsabilités, et selon le poste en question ils commencent à bosser très tôt ou parfois très tard par rapport à la date de l’événement (certains ne seront là que jeudi et vendredi pour le montage par exemple).

Toutes ces personnes sont bénévoles, comme moi. Beaucoup pensent qu’organiser un événement c’est gagner beaucoup d’argent, mais pour ma part je ne vois pas les choses comme cela, tant pis pour moi. Mais l’idée du festival doit rester quelque chose qui me plaît mais qui plaît également au public. Je veux qu’ils s’amusent et se détendent. Si je ne gagne pas d’argent à cet événement je m’en fous, ce que je veux c’est voir la banane sur le visage des personnes qui viendront au festival.

  1. Frites belges ou françaises ? Avec ou sans mayo ?

Belge sans hésiter. Avec mayo !

  1. Votre bière belge préférée ?

Je n’aime plus la bière ! Mais avant j’étais un grand fan de la Pêcheresse ! J’adorais ça. Je suis un sucré.

  1. Y aura-t-il des spécialités culinaires locales, régionales ou nationales lors du festival ?

Je ne sais pas si elles seront locales ou régionales mais en tout cas elles seront médiévalo-fantastique. Il y aura un triple stand qui nous proposera des croques vikings (trois croques avec un pain). Il y aura la poêlée médiévale qui est un mélange de champignons, légumes, viandes,… Des crêpes sarrasines salées et plein de petites choses sucrées. Une autre personne proposera des barbapapas avec des alcools locaux.

  1. Remerciements, souhaiter le meilleur pour le festival. Un dernier mot pour les lecteurs du Blog ?

Bonne lecture !

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Voilà, j’espère que vous avez pris plaisir à lire cette interview. N’oubliez pas, le festival se tiendra sur le site de « La Marmite » à Tournai. Attention, le passage par le Rond-point de l’Europe sera fermé pour cause de travaux. Ce plan vous indiquera par où vous pouvez vous rendre jusqu’à l’événement.

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L’entrée est à 2,00 € (pour les moins de six ans, c’est gratuit) et voici les heures d’ouverture : samedi 7 avril de 10h à 21h, et le dimanche 8 avril de 10h à 18h. 

J’espère que vous viendrez nombreux pour cette première édition de : Vapeur et Contes de fées ! ❤ 

Si vous avez apprécié cet article (ou pas), n’hésitez pas à commenter. Si vous avez déjà lu des œuvres de l’auteur, partagez vos impressions !

À très bientôt pour une nouvelle interview Imaginafrite !

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9 réflexions au sujet de « Interview Organisateur (1) — Dominique des Poudreux »

    1. Oui, le transport instantané n’a pas encore été inventé 😥
      J’ai été ce matin à l’ouverture du festival et honnêtement c’est très sympa. C’est très boisé, deux chanteurs avec instruments se baladaient entre les échoppes et apportaient vraiment cette sensation d’appartenir l’espace d’un instant à quelque chose d’un peu irréel, les plats que les stands de nourritures préparaient sentaient super bons,… Nan vraiment c’était bien, et le temps à beaucoup aidé aussi. Je regrette juste le (très) petit espace pour les auteurs. Si il y avait 20 personnes qui sinuaient dans l’allée tout était bondé.
      Le festival se fera tous les deux ans donc si tu veux faire un court passage à la frontière belge à cette même date tu sais où te rendre :-p

      Aimé par 1 personne

      1. Alors si tu comptes y aller, prévois quand même d’autres activités annexes car ce festival est encore relativement modeste et familiale. Si tu ne fais pas les activités en 2/3h en marchant à son aise et en s’attardant sur les stands et c’est plié.

        Aimé par 1 personne

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