Résumé :
Faëry, sous le règne de l’Empereur Fenrír.
Melyan est une bâtarde. Mi-fomoire mi-fée, elle a pour unique ambition de devenir une grande guerrière, digne de son héritage.
Elyalë est une banshee. Magicienne aux pouvoirs terrifiants, elle est aussi la martyre de l’Empereur.
Tout les oppose, et elles se connaissent à peine.
Pourtant, elles sont demi-sœurs.
Un coup du sort les rapprochera, mêlé à un même désir : celui de survivre dans les ténèbres.
Et de ne surtout pas succomber aux promesses du dieu-dragon Déchu…
Auteure, une geek belge très Dark
Manon Elisabeth d’Ombremont, jeune auteure belge qui arpente les salons et commence lentement mais surement à se faire connaître du public et à creuser tout doucement son petit trou depuis maintenant quelques années dans le grand Univers des auteurs.
J’ai eu le plaisir de la rencontrer sur le salon des Halliennales 2017, durant lequel elle prit quelques minutes pour me parler de ses livres, de son parcours et de sa grande présence sur les forums, sa passion pour les jeux RPG multijoueurs dont elle est une grande adepte, en passant par les réseaux sociaux,… Autant dire qu’elle est présente et communique bien. N’hésitez pas à visiter son site internet personnel qui est de très bonne qualité. Malheureusement, nous n’avons pas mangé de frites entre belges pour prolonger la conversation mais ça sera avec plaisir que je la retrouverai sur d’éventuels autres salons.
Titre, couverture et quatrième de couverture, le noir a rarement été aussi sexy
Même si mon voyage en compagnie de l’auteure fut bref, il a continué sur les rebords de son livre, La Chienne de l’Ombre, si Dark, si prometteur.
On soulignera un beau travail d’illustration, la mise en valeur de Melyan (personnage principal), sa peau, ses cheveux, ses superbes ailes et ses minuscules petits yeux rouges sur fond noir, avec un travail vraiment intéressant sur le sol et les émanations qui donnent une dimension magique et terrible à l’ensemble. Non, vraiment, la couverture donne envie de se plonger dans ce petit livre de 220 pages et ne laisse pas vraiment place au doute quant au style de son contenu, tout comme le titre. Donc quand je vois sur certains sites des personnes se plaignant de ne pas avoir aimé car c’était trop sombre, trop noir, machin, tout ça, ben je rigole plein poumon car le livre ne parle clairement pas de licornes, ou de fées Disney (ok, il y a des fées, mais ça n’a rien à voir, lol).
Pour la texture du carton, je suis un peu déçu par contre, les traces de doigts sont très (trop) visibles une fois le livre manipulé et l’on ressent une désagréable sensation de saleté (alors qu’on vient de se laver les mains quelques minutes avant).
Pour la quatrième de couverture, il est court et relativement précis, même si j’ai des doutes sur les phrases « Un coup du sort les rapprochera » et « succomber aux promesses du dieu-dragon Déchu » (je n’ai pas lu de promesses de sa part ou j’ai sauté un paragraphe, je ne sais pas) mais vous vous ferez votre propre opinion à la lecture.
Mes impressions, 50 Nuances de Dark en Faëry, mais en un peu plus light
Le récit, relativement court, arrive à capter l’attention. Son taux d’addictivité, de la couverture jusqu’à la dernière page, est élevé et réussi. Mais ce n’est clairement pas un livre que tout le monde aimera. Pour ceux qui n’ont pas l’habitude du style, ils auront peut-être parfois du mal sur certaines scènes. Pour ma part, je l’ai trouvé encore relativement lisse. Alors, certes, y a un viol, des tortures, des morts,… mais je m’attendais quand même à bien plus trash. Pour être un amateur (sans être forcément fan) de films gores ou pour avoir déjà lu des livres où les scènes de boucheries étaient présentent en masse, je n’ai pas été plus choqué que cela par ce que nous proposait Manon. Je trouve même qu’elle aurait pu laisser exploser son inventivité et la noirceur de ses mots, car c’est justement dans ce genre littéraire (en essayant de ne pas entrer dans le cliché du style Gore) qu’elle peut développer cet exercice. Mais là, c’est très personnel car d’autres diront que c’est déjà assez sanglant comme cela.
Un voyage vers l’obscure donc, mais peut-être moins Hard qu’on ne l’aurait cru au premier abord. Certains diront tant mieux, pour d’autres ce sera encore de trop, et pour d’autres encore ce ne sera peut-être pas suffisant.
Dans le lexique l’on peut lire des descriptions de races, mais il y a également des histoires de Multivers, de plan draconique, machin, tout ça. Là, le lecteur inexpérimenté peut se dire qu’il a mis les pieds dans une drôle de soupe. Mais pas d’inquiétude, les principes de plans et d’univers différents créés par les divinités draconiques ne sont pas légions dans le texte et n’influent pas vraiment le texte (pour l’instant, à voir dans le vol. 2).
Les personnages, un duo est annoncé, on retiendra surtout une demi-fée
Manon annonce que l’on suivra l’histoire des deux demis-sœurs, l’une mi-fée mi-fomoire, l’autre mi-fomoire mi-banshee. Celle qui prend une grande partie du récit est indéniablement Melyan. Son histoire personnelle est, pour ce que l’auteure a bien voulu laisser transparaître, plus intéressante que celle de sa sœur. On a de temps en temps d’autres points de vue tout au long du récit, comme Telbrin le « Seigneur Noir » ou le roi Narior des seelies pour ne citer qu’eux, mais Melyan domine l’oeuvre. On regrettera qu’Elyalë, l’autre demi-sœur, ne soit pas développée avec autant de profondeur (attention, elle n’est pas inexistante non plus mais aurait méritée d’être mise autant en avant que Melyan). Un parti pris de l’auteure mais qu’on ne regrette pas car Melyan dégage une histoire bien particulière. Son surnom de la Chienne de l’Ombre est plutôt bien trouvé et prend son écho dans son attitude envers sa sœur. Mais lisez donc ! Les personnages de Fenrir et Elcmar transpirent de puissance et de charisme sadique. Dans l’ensemble, la totalité des personnages est plutôt bien réussi, avec un travail de psychologie intéressant qui mérite d’être souligné.
Ce que j’ai aimé
Le background du récit, sa solidité et cette faculté d’attiser la curiosité à chaque chapitre. Ces derniers sont courts et permettent une avancée rapide et il y a peu de place à l’ennui. Non, vraiment, le fond de l’histoire est prenant et l’on ressent de la frustration quand vient l’épilogue. Des personnages forts et une suite prometteuse. Les scènes de combat, bien que courtes, sont également très appréciables. Un bon sentiment général et un bon premier livre pour Manon.
Ce que j’aurai aimé, ce qui m’a dérangé
Ici, je vais surtout être dur dans la forme (vu que j’ai aimé le fond). Pas mal de répétitions (surtout avec le mot fomoire au début et Unseelies tout au long), des phrases parfois un peu incohérentes ou tout simplement inutiles (ex: Âgée de quatorze ans, elle mesurait un mètre soixante – ce qui était peu pour une seelie, mais une taille respectable pour une enfant de son âge…….. WHAT ?). Ensuite cette orthographe compliquée qui, finalement, n’apporte rien à la prononciation (imaginez si le terme Mana devait s’écrire « Màhnä », heureusement ce n’est pas le cas). Non, il faut la jouer simple pour le coup et ne pas vouloir faire du Tolkien like. Puis j’ai noté pas mal d’incohérences en terme de ponctuation, je pense aux « virgules » qui manquaient cruellement sur plusieurs phrases. Mais pour la plupart des points cités ici c’est, à mon sens, à l’éditeur de refaire encore un travail de correction générale(déjà fait apparemment mais il aurait fallu aller encore plus loin).
Je pense également que le livre, même si Manon semble exceller dans le récit court, méritait une bonne centaine de pages en plus. Plusieurs choses passent à la trappe avec seulement 200 pages (je pense à pas mal de races citées mais dont on a aucune info (sauf pour les léannans) comme les sluaghs et clurichauns. Dommage).
Conclusion
Il semble y avoir plus de points négatifs que positifs, mais ne vous y trompez pas. Je mets surtout en lumière des problèmes de forme plutôt dérangeants car le fond est très bon.
Le récit narré par Manon est un beau voyage, teinté d’encre noire, où l’évasion vous transporte vers ce qui conduira le monde des Faës à la ruine. N’attendez pas que les Fées soient douces avec vous, n’imaginez pas que les Banshees soient dépourvues de sentiments, guettez la résurrection du Déchu.
Un bon roman Dark Fantasy pour ceux qui aiment le genre, mais attention à ceux qui n’ont pas l’habitude. Ce livre n’est pas à destination d’un public sensible.
J’espère pouvoir me procurer le tome 2 prochainement et ainsi connaître ce qui arrive à Melyan et Elyalë.
Note
7,5/10
Si vous avez apprécié cette critique (ou pas), n’hésitez pas à commenter. Si vous l’avez déjà lu ou si vous avez des questions spécifiques au récit, laissez une trace de votre passage 🙂
D’autres avis, c’est par ici –> La Bulle d’Eleyna, Symphonie, FungiLumini,…
Bien contente de découvrir ce blog. C’est toujours un plaisir de voir d’autres chroniqueurs prendre leur temps d’articuler et d’argumenter leurs chroniques. 🙂
Je n’ai pas lu ce titre, mais j’aimerais donner mon avis sur l’un des points cités. Il semble que l’autrice s’appuie sur le folklore celtique et irlandais. Or, les noms propres issus de ces cultures paraissent toujours compliqués pour les Français (il n’y a qu’à voir Saoirse qui se prononce Sorsha ou Sersha). Pour moi, ce ne serait pas une erreur que d’inventer des noms ayant une écriture et une sonorité similaire, mais plutôt un respect pour la culture exploitée. D’autant qu’un accent sur une voyelle peut indiquer un changement de prononciation de cette dernière. Pour les noms communs, du peu que j’ai vu, ce sont des termes qui existent déjà, l’autrice ne les a pas inventés (ils sont donc compliqués d’origine ^^). Après, je le répète, je n’ai pas lu le livre, peut-être que l’enchaînement d’autant de termes particuliers peut dérouter le lecteur. 😉
En tout cas, une très bonne chronique qui donne envie d’en savoir plus. 🙂
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Content que le Blog te plaise 🙂
Pour les noms, oui même s’ils tirent peut-être leur origine du celte, il n’empêche qu’ils restent relativement compliqués (notamment pour une personne qui n’aurait pas l’habitude de lire des œuvres de Fantasy où l’on retrouve une flopée de noms improbables). Après, je le répète, c’est un avis personnel, je ne crois pas qu’il était nécessaire de s’encombrer avec cette orthographe mais c’est le choix de l’auteure et ça n’a surement pas dérangé de nombreux lecteurs et tant mieux (et ce n’est pas une erreur de sa part, elle avait cette idée en tête et a eu raison d’aller au bout de son idée). Moi ça m’a légèrement chiffonné mais ce n’est pas pour ça que je n’ai pas apprécié ma lecture.
Je ne peux que te conseiller le livre qui, en plus d’être pas cher, propose une histoire noire très sympa. J’ai le tome 2 en attente et il sera chroniqué courant de l’année donc si le cœur t’en dis, je ne peux que te presser de lire le tome 1 pour être à jour haha ! :-p
Merci en tout cas 🙂
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